Politique 5 septembre 2014

7 M$ à Chapais pour le Plan Nord

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Un premier projet bioalimentaire issu du Plan Nord du gouvernement Charest est en voie de voir le jour à Chapais.

À compter de 2013, une entreprise locale prévoit commercialiser une pomme de terre de semence certifiée qui pourra être vendue sur les marchés internationaux, et qui pourrait même faire concurrence à la pomme de terre du Nouveau-Brunswick et de l’Ile-du-Prince-Édouard, a appris la Terre.

Un des investisseurs dans cet ambitieux projet, Jean-Luc Baril, propriétaire de la Ferme Lunick, au Témiscamingue, est convaincu que « la patate du Plan Nord » pourrait rapidement devenir un produit recherché par les acheteurs qui veulent de la qualité. « Croyez-moi, les yeux des acheteurs internationaux seront bientôt rivés sur nous! » assure le producteur de pommes de terre de Saint-Eugène-de-Guigues.

Il croit qu’une partie de la production pourrait être expédiée dans des pays comme Cuba et la République dominicaine. « Il y a un marché pour la pomme de terre certifiée, qui a poussé dans des conditions qui ne présentent aucun risque de contamination. À Chapais, nous avons cet avantage. Avec un sol encore vierge, on ne risque pas de livrer des pommes de terre contaminées par des pucerons, par exemple », soumet-il.
De retour d’une mission éclair avec son chef Jean Charest dans le Nord québécois, le ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil, croit lui aussi que la production « pourrait se faire dans une approche de biosécurité alimentaire ». Selon lui, les patates de semence, c’est du sérieux. « Elles pourraient être produites dans des sols exempts de maladies, avec zéro virus, zéro problème », considère le député d’Abitibi-Est.

Enthousiasme

Le potentiel économique d’un tel projet suscite beaucoup d’enthousiasme dans cette municipalité qui a vu sa population passer de 3500 à 1630, au cours des 20 dernières années, en raison des crises minières et forestières. « Nous avons besoin de nouveaux projets qui vont créer de l’emploi et ramener du monde chez nous, si nous voulons maintenir nos services. Nous avons une polyvalente de 400 places qui est fréquentée par seulement 100 étudiants », convient Laurent Levassseur, directeur de la Corporation de développement économique de Chapais.

Nul besoin d’ajouter que le Plan Nord, il y croit dur comme… fer. « Soudainement, les fonctionnaires à Québec prennent le temps de nous écouter quand on leur parle de nos projets agricoles. Il nous reste à leur prouver ce dont nous sommes capables », fait-il valoir.