Actualités 12 décembre 2016

En motoneige pendant la récolte

Les agriculteurs qui ont encore des champs de maïs à récolter se seraient bien passés de cette bordée de neige.

« Il me reste 270 acres à récolter, l’affaire de trois jours d’ouvrage. Mais cette neige vient d’arrêter les travaux. Maintenant, il faut attendre », se désole François Guay, copropriétaire d’une ferme qui comporte 2 150 acres de maïs à Noyan, au sud de Montréal. Ce producteur a travaillé toute la nuit pour récolter le plus de maïs possible avant l’arrivée de la neige. « Il a fallu arrêter vers une heure du matin, car la neige entrait dans la moissonneuse-batteuse et ça bourrait », explique-t-il.

L’agriculteur attendra que les températures refroidissent sous les -10 °C dans les prochains jours afin de poursuivre les activités. Avec le froid, la neige ne fondra pas dans sa machine, ce qui limitera le bourrage.

Une motoneige à côté de la batteuse

En Chaudière-Appalaches, Gaston Nadeau a réussi à compléter la récolte de son maïs malgré le couvert de neige. Un voisin est même venu le saluer en motoneige.

L’agriculteur de Saint-Elzéar mentionne que la météo n’a pas coopéré cet automne. « Il a plu et ça ne gelait pas. J’ai laissé le maïs au champ le plus longtemps possible en espérant payer moins de séchage, mais à un moment donné, il faut rentrer le grain, car ici l’hiver, c’est une manufacture à neige », commente M. Nadeau, qui cultive 550 acres. Ce producteur d’expérience raconte que la dernière fois qu’il avait terminé ses récoltes en décembre, c’était au milieu des années 1980.

Trop de grains

La récolte s’étire rarement jusqu’en décembre au sud du Québec, comme c’est le cas cette année, parce que la météo pluvieuse depuis la mi-octobre a compliqué les travaux et que les rendements élevés de maïs posent des problèmes logistiques de séchage et d’entreposage. « Mon plus gros problème actuellement, ce n’est pas la neige qui vient de tomber, mais le manque d’espace. Les silos sont pleins et on ne veut pas vendre le reste de la récolte au rabais », résume M. Guay.