Politique 3 septembre 2014

Le ministre Gendron est «content et fier»

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QUÉBEC — Le ministre de l’Agriculture François Gendron est sorti «content et fier» de la séance de travail sur la souveraineté alimentaire.

Il a parlé d’une « rencontre des plus fructueuses » avec les 80 principaux acteurs de la filière agroalimentaire. Il a répété vouloir déposer « d’ici la fin du printemps » cette grande politique qui sera accompagnée d’un plan action.

« Il s’agissait d’un exercice de concertation », a-t-il dit dans un point de presse au terme de cette séance de travail qui a duré plus de quatre heures. Il maintient ne pas vouloir accoucher d’une politique qui restera sur les tablettes.

À peine rentré de Rome où il a rencontré le pape François, le ministre a-t-il été bien conseillé pour mener à terme ce projet de souveraineté? lui a demandé La Terre. « J’oserais presque dire oui, parce qu’avec la réception qu’elle semble avoir (la politique), je me suis dit : “Sûrement que l’Esprit saint a fait son travail!” », a répondu, pince-sans-rire, le pieux ministre.

Le député de l’Abitibi n’a pas fait d’annonce officielle lors de ce mini-sommet, mais il a dévoilé les quatre axes fondamentaux de sa politique. « Ce sera la politique des quatre P : le produit, le patrimoine, le potentiel et la pérennité. C’est un cercle qui se complète, qui interagit, et qui a été reçu avec plus d’adhésion que je croyais », a précisé le ministre.

Rassembleur

De son côté, le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, est allé dans le même sens que le ministre. « Je peux parler d’un exercice rassembleur, contrairement à ce qu’on a vécu dans le passé », a-t-il réagi au terme de la rencontre.

Il a constaté, au même titre que l’ensemble des participants, que cette séance de travail n’était pas un banal exercice de consultation. M. Groleau a plutôt vu là un « exercice de construction » impliquant tous les intervenants de l’industrie : de la production à la distribution et aux chaines d’alimentation, en passant par la transformation, sans oublier les consommateurs, qui sont au centre de la démarche.

« J’ai senti qu’on participait tous ensemble et qu’on était assis à une même table », a-t-il relevé.

Une filière de 21,8 G$

Avant la rencontre, le ministre Gendron se disait persuadé que cette rencontre allait lui permettre de « franchir une autre étape » en vue du dépôt de la politique agricole.

« C’est l’évaluation de ce que je souhaite le plus, c’est-à-dire un début de consensus, a-t il confié à La Terre. Je le répète, j’ai fait ça pour le Québec, pour donner de la vision, de la perspective et de l’oxygène. »

À en juger par les commentaires des principaux acteurs de la filière agroalimentaire à leur sortie de la salle – la rencontre s’est déroulée à huis clos –, il semble que le message commence à passer.

Il faut comprendre que cette industrie de 21,7 G$ a un poids énorme dans l’économie, avec une contribution de 7 % au produit intérieur brut (PIB) du Québec.

La politique agricole, dont il reste des éléments à rédiger avant sa version définitive, s’articulera autour de quatre grands axes : l’identité des aliments du Québec, le développement durable, l’occupation dynamique du territoire et la valorisation du potentiel économique. Québec souhaite, par exemple, qu’on trouve plus de produits du Québec dans l’assiette des Québécois.

En outre, pour aider les agriculteurs à vivre de leur métier, le gouvernement favorisera l’accès aux terres agricoles. La relève ne sera pas oubliée.

Les conditions d’exploitation des entreprises agricoles seront renforcées et des efforts seront déployés afin que l’industrie puisse se développer en harmonie avec l’environnement.