Politique 3 septembre 2014

Un fonds de solidarité agricole?

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Québec devrait considérer la possibilité de créer un fonds de solidarité agricole calqué sur le modèle du Fonds de solidarité FTQ.

C’est ce que croit fermement le député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis. « Le monde agricole est prêt à considérer cette approche qui servirait à la fois l’agriculture et les agriculteurs », confie-t-il en entrevue à la Terre.

Le vice-président de la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN) dit en discuter régulièrement avec des producteurs de sa circonscription. « Et chaque fois qu’on m’en parle, on s’entend sur ce concept. On aimerait que le monde agricole se dote d’outils semblables à ceux du Fonds FTQ et de Fondaction CSN. Si on veut faire avancer l’agriculture, protéger nos terres, investir pour la relève, il faut commencer par la base. Et cette base, c’est un fonds consacré à l’agriculture. »

Pierre Paradis admet réfléchir à ce modèle « depuis une bonne dizaine d’années ». Mais, cette fois, il souhaite que son message soit entendu jusqu’au bureau du ministre de l’Agriculture, François Gendron.

« On veut pousser cette idée à la rentrée parlementaire. On y croit profondément. Il faut donner de l’argent frais au secteur agricole en permettant aux agriculteurs d’investir une partie de leurs capitaux lors de la vente de leurs terres, par exemple », insiste le député libéral, qui travaille sur ce dossier en compagnie du critique en matière d’agriculture, le député Stéphane Billette.

Et comment voit-il le fonctionnement d’un éventuel fonds de solidarité agricole? « Ce fonds pourrait être administré par une société comme la SADAQ. Il y aurait au sein de son conseil d’administration des gens compétents, sérieux. Je vois bien l’UPA y déléguer quelques-uns de ses représentants », explique-t-il.

Et qui voit-il pour présider ce fonds? « Je vois un Laurent Pellerin [ancien président de l’UPA]. Ce serait mon Louis Laberge de l’Agriculture! »
Mais il tient à préciser qu’il n’en a pas encore parlé au principal intéressé.

« Il faut retenir une chose : le Québec a besoin de projets porteurs axés sur les entrepreneurs. Et dans l’agriculture, il nous faut avancer rapidement. Cela veut dire, concrètement, qu’il faut permettre aux agriculteurs de vendre leurs terres avec profits, mais que ces profits pourraient rester dans leur secteur grâce à un fonds de solidarité. L’idée est simple. Ne reste plus qu’à la concrétiser », conclut M. Paradis.