Politique 3 septembre 2014

Visas aux travailleurs agricoles étrangers : de l’inquiétude

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La grève dans les ambassades canadiennes pourrait empêcher une centaine de travailleurs étrangers de venir faire les récoltes au Québec.

« On surveille la situation de près », confirme le directeur général de la Fondation des Entreprises en Recrutement de Main-d’œuvre agricole Étrangère (FERME), Denis Hamel.
Selon lui, une centaine de ces visas doivent normalement être délivrés, au cours de la prochaine semaine, pour permettre l’arrivée de travailleurs du Guatemala et du Mexique. Une dizaine de producteurs (pommes, tomates, pépinières) attendent cette main-d’œuvre impatiemment.

« Il n’y a pas encore lieu de s’alarmer, mais il ne faudrait pas que ce conflit s’éternise, précise le directeur général. Parce que la nature, elle, n’attend pas. »

Un plan B

Certains producteurs sont en train d’élaborer un plan B dans l’éventualité où leurs travailleurs latino-américains seraient privés de visas et ne pourraient pas prendre l’avion pour venir gagner leur pain au Québec.

« Il est question d’un appel à la solidarité, entre producteurs, pour faire en sorte que les travailleurs étrangers qui sont déjà ici puissent prolonger leur séjour, évoque Denis Hamel. Il s’agirait de prolonger leur permis de travail afin qu’ils puissent aller récolter les pommes et les tomates des champs ou travailler dans les pépinières. »

Environ 8 000 travailleurs étrangers temporaires œuvrent actuellement dans les fermes et les usines de transformation alimentaire au Québec.

Par ailleurs, en dépit de l’incertitude engendrée par cette grève dans les ambassades, le directeur général de FERME insiste pour souligner la « flexibilité » de Services Canada, qui a fait preuve d’une « grande compréhension envers les producteurs agricoles » dans le traitement des dossiers touchant la main-d’œuvre étrangère.

« Il faut le souligner quand c’est le cas », ajoute-t-il.

Rappelons que les activités des 15 plus grands centres de traitement des visas du Canada à l’étranger ont été paralysées hier. Les agents du service extérieur, entre autres des diplomates canadiens, ont voulu faire un coup d’éclat pour faire monter la pression dans les négociations avec le gouvernement fédéral.

Ces employés appartenant à l’Association professionnelle des agents du Service extérieur font valoir que leurs homologues au sein des autres ministères fédéraux gagnent jusqu’à 14 000 $ de plus qu’eux pour des tâches similaires.