Les administrateurs du Conseil de l’industrie de l’érable (CIE) ont décidé, à l’unanimité, que « le système de contingentement doit demeurer en place pour assurer une stabilité sur les marchés ».

Le Conseil, qui représente les principaux transformateurs de sirop d’érable, contredit ainsi l’une des recommandations majeures du récent rapport de Florent Gagné, qui suggérait de mettre fin au contingentement pour faire en sorte que le Québec prenne une plus grande part du marché américain des produits de l’érable.

Dans un communiqué du 26 février, après une rencontre avec le ministre Pierre Paradis en début de semaine, le CIE estime par ailleurs que des réformes sont nécessaires afin que les acheteurs « puissent commercialiser adéquatement les produits de l’érable ».

Table de concertation

À cette fin, les industriels demandent la mise sur pied d’une table de concertation qui inclurait le Conseil, la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et d’éventuels experts si leur apport était jugé nécessaire. « Il faut profiter de la croissance des ventes actuelle pour réagir dès maintenant », écrivent les principaux transformateurs de l’érable, qui veulent discuter des recommandations du rapport Gagné à cette table.

Le directeur général du CIE, Daniel Dufour, avait déjà fait état de certaines problématiques que vit l’industrie dans une entrevue à la Terre la semaine précédente. Il rappelait le travail déjà en cours sur la base du rapport et du plan d’action élaboré par la firme Forest Lavoie en 2014. Daniel Dufour indiquait aussi le désir de l’industrie de pouvoir compter sur davantage de sirop bio et de sirop de couleur claire. La question d’un prix qu’il souhaite « concurrentiel et fixé en fonction d’indicateurs économiques » est de nouveau évoquée dans le communiqué. Sur ce dernier point, notons que la dernière convention de mise en marché du sirop d’érable a été négociée et non pas arbitrée, comme cela a longtemps été le cas dans le secteur de l’érable. L’industrie souhaite visiblement rediscuter de prix.

Le Conseil souhaite par ailleurs que la Régie des marchés agricoles rende une décision « avec diligence » après la séance du 22 mars sur l’ajout de nouveaux contingents afin que la Fédération puisse disposer de quantités suffisantes pour combler les besoins en 2017.

Le CIE conclut que « la réserve stratégique, qui a démontré, depuis sa mise en service, son rôle de régulateur des marchés en termes d’approvisionnement, doit impérativement demeurer en place, être financée adéquatement avec l’aide des gouvernements et gérée de façon à atteindre les objectifs ultimes de la filière : demeurer le chef de file mondial du secteur acéricole, augmenter les parts de marché du Québec et maintenir l’image de marque des produits de l’érable québécois, ici comme à l’international ».

Rappelons que le CIE regroupe 65 transformateurs de sirop d’érable au Québec qui achètent quelque 85 % de la production.