Politique 3 septembre 2014

Rareté de la main-d’œuvre

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

C’est sous le thème Affronter la rareté de la main-d’œuvre par une meilleure gestion des ressources humaines que s’est déroulée la 14e édition du colloque AGRIcarrières.

Le marché de l’emploi et la forte concurrence incitent les acteurs du secteur agricole à innover pour recruter et retenir leurs employés qualifiés. Denis Tremblay, associé principal chez Alliance Management, estime qu’il y a annuellement près de 20 000 emplois à combler chaque année dans le secteur agricole et que des milliers demeurent non comblés. Pour répondre aux besoins, on a recours à la main-d’œuvre étrangère.

La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Diane De Courcy, s’est dite sensibilisée aux besoins du secteur agricole et aux défis qui l’attendent : « Un des défis qui touche particulièrement le secteur agricole est le vieillissement de la main-d’œuvre. Il y aura 140 000 emplois à pourvoir annuellement au cours des 10 prochaines années au Québec. Dans ce contexte, les entreprises agricoles doivent développer des pratiques novatrices et efficaces pour attirer et fidéliser la main-d’œuvre qualifiée. Les employeurs qui font le choix d’investir dans la formation de leur personnel auront un avantage indéniable pour assurer leur pérennité. »

À ce titre, le président du conseil d’administration d’AGRIcarrières et 1er vice-président de l’UPA, Pierre Lemieux, se réjouit de la déclaration de Christian Dubois, sous-ministre associé à la formation bioalimentaire au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), lors de la remise de prix du concours Ma ferme, mon monde : « M. Dubois a dit que les investissements en capital humain dans une entreprise sont la priorité, qu’avant d’investir dans le capital financier, il vaut mieux investir en capital humain. Cette reconnaissance du travail d’AGRIcarrières en collaboration avec les centres d’emploi agricoles, je l’attendais depuis longtemps. J’espère que son message sera porté partout à l’intérieur du ministère de l’Agriculture. »

Recourir à l’immigration

Si certains travailleurs étrangers reviennent année après année au Québec, ils pourraient devenir des candidats intéressants pour l’immigration permanente. Avec le projet de loi sur l’immigration déposé le 18 février par la ministre De Courcy, il sera plus facile d’identifier les immigrants qualifiés.

En fait, le projet de loi élimine le principe du premier arrivé, premier servi. « Le principal changement est la transformation du processus de sélection des immigrants économiques et en particulier des travailleurs qualifiés par un système de gestion de la demande basé sur la déclaration des intérêts », spécifie la ministre De Courcy.

Les candidats seront regroupés dans une banque et la déclaration d’intérêts permettra de les sélectionner en fonction de leurs compétences et de ce qui les intéresse. « Si le gouvernement du Québec détermine que les emplois agricoles sont prioritaires, il sera possible de choisir dans la banque les candidats répondant aux critères de base », dit la ministre. Si le projet de loi est adopté en 2014, les nouveaux mécanismes pourraient être en vigueur dès 2016.