Politique 3 septembre 2014

6 minutes et 15 secondes avec François Gendron

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

François Gendron, 69 ans, grand marathonien de la politique provinciale, fera partie de l’équipe péquiste lors de la prochaine campagne électorale.

 

Le député d’Abitibi-Ouest affirme que sa décision a été longuement mûrie. Il sait pourquoi il se lancera de nouveau dans la mêlée. Il connaît les enjeux, et les lieux, pour avoir mis les pieds une première fois à l’Assemblée nationale, en 1976, aux côtés du regretté René Lévesque.

Le 14 avril, date qui pourrait coïncider avec la tenue du scrutin, il deviendra le nouveau détenteur de records toutes catégories avec une longévité parlementaire de 37 ans et 5 mois.

Il détrônera à ce chapitre l’ancien député de Bonaventure, Gérard-D. Lévesque, aujourd’hui décédé.

S’attend-il à conserver l’Agriculture au sein d’un éventuel gouvernement majoritaire?

« C’est Mme Marois qui va décider [quand viendra le moment] de faire son équipe », répond-il prudemment.

Il ajoute néanmoins : « J’ai indiqué à Mme Marois que j’aimerais poursuivre, mais je vais servir où elle va me demander de servir; ce n’est pas moi qui vais commencer à former le cabinet! »

Le ministre de l’Agriculture a répondu aux questions de la Terre, le mercredi 26 février dernier, lors d’une entrevue express de 6 minutes et 15 secondes à la cafétéria du Parlement, tout juste après l’annonce de sa candidature.

Concernant l’agriculture, la souveraineté alimentaire, ce que vous avez annoncé et mis en place, est-ce que ça va se réaliser plus vite avec un éventuel gouvernement majoritaire? Et que dites-vous aux producteurs?

« Quoi qu’il advienne […], ça devrait marcher comme il faut. Est-ce qu’un gouvernement majoritaire peut aller plus rapidement, en faire une meilleure priorité? Ça appartiendra à l’équipe. On est sur les bons picots. […] Je pense qu’on est en train de faire un développement du Québec intéressant. Ça s’en vient. Le profil de nos politiques va commencer à donner des résultats palpables, y compris ma politique de souveraineté alimentaire, dont j’entends parler tous les jours. »

Est-ce que ça vous tente de continuer à l’Agriculture?

« Vous pouvez l’écrire et l’enregistrer : je l’ai dit à Mme Marois. Je souhaiterais poursuivre là où je suis. J’aime ce que je fais. J’ai des indications que le milieu est assez réceptif à mon travail. »

Quelle serait la mesure la plus importante que vous pourriez mettre de l’avant, une fois réélu?

« Ce qui m’apparaît le plus important, c’est la suite à donner au comité que j’ai mandaté pour réviser toute la question des programmes touchant l’assurance stabilisation des revenus agricoles [ASRA]. […] Il y a une nécessité de s’adapter et de se moderniser. Il faut changer les choses dans le bon sens : ça veut dire plus de fermes, plus de produits, plus de transformation. Moi, je veux additionner, pas soustraire. »

Le mouvement amorcé pour favoriser l’achat local est-il bien enclenché?

« Aucun doute! Hier midi (le mardi 25 février), dans un petit resto où j’étais attablé, la propriétaire tenait à me parler des produits locaux. Elle le faisait très ouvertement, comme elle m’a indiqué qu’elle le fait chaque fois avec ses clients dans son restaurant. C’est une réalité plus présente, plus forte. On le sent partout. »

Comment interprétez-vous votre décision de briguer un autre mandat?

« J’ai hésité. Il m’est arrivé un petit accident de santé qu’il fallait balayer. Il fallait que je consulte ma famille politique et ma famille immédiate. Ce n’était pas évident de dire : “je continue”, parce que j’ai beaucoup donné. J’ai encore la passion et le goût de servir. Une chance que je suis en forme! »

Donc, la politique pour vous, c’est comme une drogue?

« Plutôt une saine drogue qui me nourrit depuis 37 ans! Là, je viens d’indiquer qu’elle va me nourrir pour un autre mandat. Dans ce sens-là, je suis heureux de la décision que j’ai prise. À ce que je sache, je suis allé en politique pour faire le pays. On a plus de chances de le faire avec un gouvernement majoritaire qu’avec un gouvernement minoritaire. »

Je vous remercie.

« Bienvenue! »