Actualités 18 février 2016

Les banquiers de l’érable veulent de la prévisibilité

Les deux plus grands prêteurs auprès des entreprises acéricoles, Desjardins et Financement agricole Canada, sont d’accord pour dire que la situation actuelle du secteur est favorable aux affaires.

« Si le ministre Paradis prend la décision d’abolir le contingent, est-ce qu’il y aura un impact sur le prix? C’est ça, la question », s’interroge Denis Williams, directeur régional pour l’est du Québec à Financement agricole Canada (FAC) et lui-même acériculteur. Selon lui, le premier critère pour appuyer un investissement est en effet la capacité de payer de l’entreprise. « S’il y avait une baisse de revenu dans le secteur, ça pourrait avoir un impact considérable », ajoute le banquier.

Ce dernier précise que la situation est déjà différente au Nouveau-Brunswick où ses collègues se basent sur les contrats signés par les acheteurs pour estimer les revenus. « C’est certain que le risque est plus élevé [au Nouveau-Brunswick] », explique Denis Williams. L’entreprise peut en effet perdre des contrats ou faire faux bond pour une raison quelconque.

Notons que le prix au Nouveau-Brunswick et ailleurs est fortement influencé par celui du Québec, qui est stable et en croissance. Si la référence de prix n’était plus la même, l’ensemble du marché de l’érable ne serait plus aussi prévisible.

Prévisibilité

« La situation actuelle de l’industrie acéricole est relativement prospère. Il y a eu un bon équilibre, dans les dernières années, entre les investissements dans les érablières et la capacité des entrepreneurs à remplir leurs obligations », estime Alain Gagnon, vice-président aux marchés agricoles et agroalimentaires de Desjardins.

« Plus la source de revenus est prévisible, moins il y a de risque pour le prêteur », souligne le vice-président, qui évalue que les « outils en place » permettent en ce moment une « bonne prévisibilité » même si le risque zéro n’existe pas.

« On est satisfaits de la manière dont la filière gère les risques », indique Alain Gagnon, toujours en parlant de l’érable, même s’il se garde de se prononcer sur le rapport Gagné comme tel puisqu’il s’agit seulement de recommandations. « Ce qui est important pour nous, c’est que l’ensemble de la filière trouve un plan d’affaires qui est satisfaisant pour poursuivre l’investissement », conclut le vice-président.