Actualités 29 août 2014

L’industrie brassicole lance un cri d’alarme

e3f980f2c9fcbeaec0a42c87cb12b1c4

Les producteurs canadiens et américains sèment de moins en moins d’orge de brasserie.

Pat Rowan, le directeur des opérations de Bari Canada a sonné l’alarme la semaine dernière au 7e Colloque canadien sur la fusariose à Winnipeg auquel assiste la Terre. C’est que le plus grand brasseur au monde constate une diminution des superficies d’orges de brasserie cultivées, et ce, au Canada et dans le nord-ouest des États-Unis.

Les causes sont multiples, énumèrent Pat Rowan : « Les maladies, dont la fusariose, la présence de la vomitoxine particulièrement de la déoxynivalénol (DON) et bientôt l’arrivée de blé transgénique font en sorte que les producteurs agricoles délaissent l’orge de brasserie. »

Pourtant, les besoins sont criants; Pat Rowan les évalue à 400 000 tonnes annuellement. Ces milliers de tonnes prennent le chemin de la Chine, où Bari Canada possède 30 brasseries, de même que Montréal et les États-Unis, notamment. La compagnie prend très au sérieux la diminution des superficies cultivées en orge; selon Pat Rowan, elles seraient passées de 6 à 3 millions d’hectares.

Son centre de recherche au Colorado, le Fort Collins Barley Research Center, met les bouchées doubles pour développer de nouvelles variétés résistantes aux maladies et à haut rendement. Pour accélérer davantage les avancées, de la recherche se déroule également en Russie, en Chine, en Argentine, en Uruguay et au Brésil. Mais il faut compter de cinq à huit ans pour développer de nouvelles variétés.

L’omniprésence de la toxine DON a chamboulé la façon de faire de l’industrie. Des échantillons sont pris directement chez le producteur pour détecter sa présence. Car cette toxine est responsable du giclage de la bière, et personne ne veut voir éclater des bouteilles de bière spontanément.

« Le nettoyage des grains permet d’abaisser la DON, mais cela fait grimper la consommation d’eau des malteries d’environ 30 % », indique Pat Rowan. Aujourd’hui, l’industrie doit séparer les grains selon les niveaux de contamination, ce qui occasionne des frais supplémentaires dus, entre autres, à l’augmentation des capacités d’entreposage.

Tous les moyens sont bons pour réduire la contamination en DON. Il semble qu’en augmentant le temps d’entreposage des grains d’orge pendant à six à neuf mois, on note une baisse du contenu externe en toxine du grain. « Et dire qu’il y a dix ans, il n’y avait pas de DON dans l’orge », conclut Pat Rowan.