Technique 30 janvier 2023

Passer de l’usine d’automobiles au champ de courges

Avec une longue feuille de route dans l’automatisation industrielle, l’entreprise Génik de Saint-Jérôme crée sa division agriculture en s’attaquant à la robotisation de la culture des courges.

Active depuis 1992, Génik conçoit et fabrique des équipements de production automatisée dans divers domaines comme la pharmaceutique, la construction automobile, l’énergie et les scieries. « On a constaté un gros déficit technologique dans l’agriculture semblable à celui qu’on pouvait observer 20 ans auparavant dans les scieries. Notre rôle va consister à amener des technologies déjà existantes au champ », explique Patrick Gariépy, VP Innovation de l’entreprise qui compte des clients notamment aux États-Unis, en Chine, en Australie et en France. 

Génik cumule 30 ans d’expertise dans l’automatisation industrielle. Elle s’attaque désormais au secteur de l’agriculture avec une première plateforme pour la culture de courges. Photo : Gracieuseté
Génik cumule 30 ans d’expertise dans l’automatisation industrielle. Elle s’attaque désormais au secteur de l’agriculture avec une première plateforme pour la culture de courges. Photo : Gracieuseté

Génik développe depuis trois ans une solution technologique qui, à terme, permettra de robotiser les principales étapes de la culture des cucurbitacées, du semis jusqu’à l’emballage. Pour la petite histoire, l’entreprise a eu un accès privilégié à un site d’essai, puisque Patrick Gariépy est le père d’Émile Gariépy, ce jeune producteur de citrouilles bien connu du public pour avoir participé à l’émission Dans l’œil du dragon. 

Éliminer 4 travailleurs sur 6

Par le biais de l’imagerie 3D et l’intelligence artificielle, Génik est désormais en mesure de robotiser le déchargement de caisses (bin picking), le lavage, de même que le chargement de caisses (bin placing) en usine d’emballage. À la Ferme Émile Gariépy, cette solution a permis d’éliminer quatre travailleurs sur une équipe de six pour un volume d’une van par jour. 

« Mine de rien, cela représente un beau défi d’entraîner l’intelligence artificielle à reconnaître les courges, alors qu’elles sont de tailles et de formes différentes, et à les placer dans une boîte de façon optimale sans les abîmer. C’est un gros jeu de Tetris, mais au final, notre machine accomplit un meilleur travail que l’humain », souligne Patrick Gariépy. 

En parallèle à ces efforts en usine, Génik développe une plateforme attelée à un tracteur pour accomplir différentes tâches au champ. Après avoir mené durant la saison 2022 des essais de semis de graines sur paillis de plastique, l’entreprise veut robotiser les opérations de récolte, de semis de plantules et de désherbage. « L’objectif serait d’arriver à une plateforme multitâches. Pour l’année 2023, nous allons mener davantage de tests dans d’autres fermes, mais nous sommes toujours à la recherche de nouveaux partenaires de développement. »