Récompensé d’avoir persévéré pour atteindre son but

Je m’appelle Patrick Beaupré, j’ai grandi dans une fermette familiale d’une vingtaine de vaches que mon père avait reprise de mon grand-père. Mon père ne faisait pas d’argent avec la ferme, donc il a malheureusement dû vendre. J’aurais aimé poursuivre au même endroit où j’ai grandi, mais quelques années plus tard, mes parents ont divorcé et je ne pouvais pas acheter la ferme à cette époque étant donné son prix. J’ai quand même pu acheter le tracteur familial et quelques machineries que j’ai entreposées chez des voisins.  

Je savais qu’un jour, je trouverais une ferme assez grosse pour subvenir à mes besoins. J’ai travaillé chez d’autres agriculteurs pour continuer d’apprendre et pour prendre de l’expérience. La passion était toujours au rendez-vous, mais travailler pour les autres ne me satisfaisait pas. J’ai fouillé longtemps pour trouver une ferme à mon goût, mais sans succès. 

Moi qui n’avais jamais pris de vacances, ma blonde a décidé qu’on allait visiter le Nouveau-Brunswick durant une semaine. C’est à ce moment que j’ai réalisé que je n’avais pas besoin d’une grosse ferme pour être heureux. Alors, en 2018, j’ai acheté une maison à Lac-Etchemin dans le même rang où j’ai grandi. Elle avait une étable qui avait déjà eu des animaux, mais était en mauvais état. J’ai refait la grange durant mes fins de semaine, du plancher de béton à la tôle extérieure. La semaine, je partais travailler à l’extérieur. Je mettais tous les efforts pour réaliser mon rêve.  

Trois ans plus tard, j’ai acheté mon premier troupeau de dix vaches à bœufs. J’ai dû lâcher mon travail à l’extérieur pour prendre soin du troupeau, mais aussi car nous avons eu notre premier garçon. Alors, j’ai commencé à travailler à mon compte en foresterie.

Ma première année n’a pas été facile, mais je me suis toujours débrouillé et la passion était toujours au rendez-vous. Maintenant, je suis rendu à 20 vaches. Mon étable est pleine.

Dernièrement, mon voisin m’a proposé son étable pour que je puisse continuer de grossir, ce qui me permettrait d’avoir 40 vaches de plus. Je suis présentement dans ces démarches.  

Durant ces années, les gens autour de moi me disaient que ce n’était pas possible de partir de zéro de nos jours sans que quelqu’un nous précède. Je suis maintenant rendu à 28 ans et je suis fier de tous les efforts que j’ai mis pour y arriver. 

En n’abandonnant jamais, j’ai réussi mon rêve.  


En collaboration avec la Fédération de la relève agricole du Québec