Suivre mon père toute la journée, dormir dans les tracteurs avec les employés de l’époque, vouloir participer à toutes les tâches possibles même si je n’étais pas encore capable, ou encore improviser la ferme dans le salon avec mes tracteurs et mon frère… C’est de là qu’est née ma passion de l’agriculture. 

La curiosité et l’intérêt étaient au ­rendez-vous, ce qui m’a permis de conduire les tracteurs, d’effectuer toutes les tâches aux champs dès l’âge de 9 ans et de comprendre la base avec les animaux. Il y en a eu, des questions, pour savoir comment c’est fait, comment ça fonctionne et pourquoi c’est comme ça!

Il y a ce moment dans ma jeunesse où c’était tellement plaisant de conduire les tracteurs, de réaliser les travaux et de réussir à finir une grosse journée d’ouvrage. Il y avait ce plaisir à chaque journée de travail à la ferme, sans tout comprendre ce qu’implique le fait d’avoir son entreprise. 

Bien sûr, avec les parents que j’ai, l’école est toujours restée très importante; pas besoin de faire un doctorat, mais réussir une formation qui me serait utile dans la vie, ça oui, par contre. J’ai ainsi terminé mon secondaire et passé 3 ans à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, pour terminer mon parcours à 20 ans.

À la sortie de l’école, est venue enfin la liberté de ne plus être enfermé à faire des travaux, des examens et des devoirs. Enfin, j’avais le temps d’être à temps plein dans l’entreprise. Apprendre les normes, remplir de la « paperasse », gérer des projets et de la main-d’œuvre, des subventions, des créanciers, des vendeurs, des fournisseurs, des représentants… tout ça et bien plus, pour travailler à développer l’entreprise que je suis en train de reprendre avec mon frère. On s’éloigne un peu de ce que ­j’aimais faire plus jeune, mais ça fait partie du défi de faire des affaires. On a fait de bons investissements pour diversifier l’entreprise, en construisant une nouvelle étable et en rénovant ­l’ancien bâtiment. Beaucoup de travail, d’efforts et de persévérance ont été nécessaires pour arriver à l’entreprise qu’on a aujourd’hui. 

Ces multiples étapes de ma jeune vie se sont enchaînées rapidement et me mènent à être si fier de tout le chemin que j’ai fait. Mais c’est maintenant que je commence à réaliser qu’à travers ce chemin, je me dois d’être reconnaissant d’être tombé dans cette belle famille et ce beau milieu, et surtout, d’avoir l’équipe que j’ai autour de moi (de proche et de loin) pour m’aider à avancer. J’ai appris à être résilient et à gérer des crises, des problèmes ou des défis un à la fois. Il y a aussi cette sagesse qui s’est développée pour réussir à prioriser ce qui est important pour moi. 

L’agriculture est, et restera, une profession exigeante sur tous les points. Mais le fait de rester impliqué et en contact avec d’autres producteurs, d’apprécier les moments de réussite et de coopérer en équipe pour l’accomplissement des travaux, fera en sorte que mon métier et ma passion resteront stimulants et valorisants, à l’image de ce que j’ai toujours apprécié avec mes yeux d’enfant.

 

En collaboration avec
la Fédération de la relève agricole du Québec