Les années de pandémie ont révélé l’urgence de privilégier les produits du Québec afin de conserver la valeur de la chaîne d’approvisionnement alimentaire au Québec. Le Programme de développement des marchés bioalimentaires (PDMB), financé par le ministère de l’Agriculture du Québec, est un projet ambitieux qui veut soutenir les efforts de commercialisation des PME alimentaires du Québec. 

En premier lieu, il fallait cibler ce qui bloquait l’augmentation des ventes des produits d’ici. Aliments du Québec a mené une étude, en 2022, qui a bousculé les idées reçues voulant que les produits alimentaires québécois étaient plus chers que leurs équivalents en provenance de l’étranger. Les résultats de cette étude ont démontré que plus de la moitié des catégories de produits alimentaires locaux étudiées (55,6 %) étaient aussi avantageuses, sinon plus, que les produits provenant d’ailleurs.

L’originalité des campagnes

Il y avait donc des parts de marché à conquérir. Plusieurs secteurs de la transformation alimentaire ont mis en place des campagnes originales pour appuyer la commercialisation des produits du Québec.

Les hydromels (avec la semaine des hydromels), le canard (qui n’a pas entendu parler de la campagne Quanard du printemps dernier?), les viandes, les torréfacteurs de café et plusieurs autres secteurs alimentaires ont élaboré différentes stratégies originales pour faire une promotion ciblée des aliments d’ici.

Fait à noter : les retombées indirectes du PDMB sont nombreuses, incluant la mise en valeur de nos produits d’ici et l’augmentation du niveau d’intérêt et des connaissances des consommateurs pour des catégories de produits qui pourront éventuellement se traduire par des achats. Si l’on donne aux consommateurs une meilleure connaissance des produits d’ici, ils seront plus enclins à les acheter.

Circuits courts et plateforme émergente

L’originalité de ces campagnes? Le public cible de ces campagnes promotionnelles, ce sont les entreprises les mieux placées pour vendre les produits alimentaires du Québec : les détaillants alimentaires. 

Si on établit des stratégies qui visent à la fois les distributeurs, les détaillants et les consommateurs, leur intérêt pour plusieurs catégories de produits québécois s’en trouvera accru. Un effet qui se répercutera sur les ventes de produits alimentaires du Québec et ainsi sur l’ensemble de la chaîne de valeur alimentaire québécoise.

Les viandes du Québec

En 2022, la firme Léger menait un sondage qui confirmait que 73 % de la population québécoise se déclarait carnivore ou omnivore,  23 % flexitarienne, 3 % végétarienne et 1 % végétalienne. En conclusion, au total, plus de 96 % de la population du Québec consomme de la viande, sous une forme ou une autre. 

Cette même étude révélait que les formats pour deux personnes ont la cote! Il fallait donc, pour les transformateurs alimentaires, se pencher sur une modification des formats de vente pour répondre aux demandes des consommateurs.

Afin de favoriser l’achat d’un produit alimentaire qui représente le coût le plus élevé du panier d’épicerie, il fallait lui réserver des places de choix dans les épiceries, en mettant en valeur la provenance des viandes et des plats à base de viande.

Les résultats d’une telle campagne seront constatés sur une plus longue période. L’initiative du PDMB ayant débuté en 2022, ses effets pourront être évalués à partir de 2024.  

Conseil de la transformation alimentaire du Québec