Les gars, ne vous sauvez pas, je sais que plusieurs d’entre vous ne se sentent pas concernés quand on aborde le sujet des hormones féminines, mais détrompez-vous, ça vous touche. D’ailleurs, comprendre ce que vit l’autre 50 % de la population mondiale, c’est-à-dire vos mères, blondes, filles, sœurs et amies, c’est quand même important, non? Messieurs, vous avez peut-être un nez de bœuf pour les chaleurs de vos bêtes, mais vous avez encore du travail à faire pour comprendre le cycle féminin.

Croyez-moi, le thème de cette chronique ne sort pas de nulle part. Je rencontre au quotidien des femmes qui me confient ne pas se comprendre et des hommes qui me confient ne pas comprendre leur blonde. Ça fait un maudit gros paquet de gens qui ne se comprennent pas!

Les femmes, loin de moi l’idée de vous faire des remontrances, mais comment voulez-vous qu’on soit comprises si on ne se connaît pas soi-même? Je sais, je sais, notre rapport aux menstruations a été malmené au fil des publicités de ­tampons et de serviettes menstruelles imbibées de liquide bleu (je n’en reviendrai jamais!). Néanmoins, j’ai envie de vous inviter à vous reconnecter à votre cycle, à ce que cela vous amène à vivre au quotidien. Certains auteurs comparent notamment le cycle menstruel aux quatre saisons. En effet, entre les jours 1 et 6, lors de vos menstruations, vous traversez l’hiver. Puis, vient le printemps entre les jours 7 et 14. Lors de l’été qui s’ensuit, entre les jours 15 et 21, l’énergie est à son pic. On revient doucement dans l’automne du jour 22 jusqu’au 28. Au même titre que la météo, il va sans dire que dame Nature n’est pas toujours douce et ­paisible. On trouve parfois que les changements de saison sont rapides et drastiques.

Dans le même ordre d’idée, je peux comprendre à quel point il peut être difficile de continuer à répondre aux attentes de performance de la société. Surtout lorsque ­l’hiver et l’automne ne nous ménagent pas! Encore une fois, j’y reviens, le mot d’ordre est « bienveillance ». Il ne faut pas être gênée de le dire quand nous ne sommes pas au sommet de notre forme. C’est plus que légitime. Il faut cesser de faire comme si cela n’existait pas. John Guillebaud, un professeur émérite en santé reproductive, a déclaré avoir des patientes qui décrivent leurs crampes menstruelles comme étant « presque aussi pires que d’avoir une crise cardiaque ». Il ajoute que les médecins auraient parfois tendance à prendre plus au sérieux une douleur exprimée par un patient homme que par son équivalent féminin. Révoltant, non? « Les douleurs menstruelles touchent de 50 % à 80 % des femmes, rapporte le docteur Marc Zaffran dans un article de Passeport santé. De ce nombre, de 5 % à 15 % des femmes sont suffisamment incommodées pour devoir modifier leurs activités quotidiennes (repos forcé, absentéisme scolaire ou professionnel). »

C’est aussi vraiment « gossant » de se faire ramener sous le nez le fameux SPM chaque fois que l’on vit une émotion. Ce n’est pas une affaire de fille de vivre des émotions, c’est une affaire d’humain. Je nous encourage collectivement à prendre du temps pour nous quand ça ne feel pas, à respecter nos besoins et nos limites. Si on en fait moins aujourd’hui, ce n’est pas grave.

Je vous confie un secret : à mon avis, l’expression « avoir une grosse paire de couilles » est dépassée et devrait être relayée aux archives patriarcales. Tu sais, cette expression censée vouloir dire que tu es audacieux, fort et téméraire. Moi, je pense qu’on devrait plutôt la remplacer par « T’as une bonne paire d’ovaires »! Non, mais c’est vrai. Les femmes sont des machines. Imaginez faire ce que vous faites, mais en saignant. Juste à le dire, j’ai déjà quelques hommes qui pâlissent.

Quoi qu’il en soit, les filles, vous êtes des guerrières.  


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