Actualités 9 février 2018

Yves Lambert, un gars de région

SAINTE-MÉLANIE — Connu pour avoir fondé le groupe de musique traditionnelle La Bottine souriante, Yves Lambert habite toujours Lanaudière, sa région d’origine. « Ça fait 40 ans que je défends le patrimoine », affirme celui pour qui les traditions régionales sont une source d’inspiration.

Natif de Joliette, Yves Lambert se définit comme un « gars de région ». Très jeune, il avait déjà choisi le petit village de Sainte-Mélanie. « Vers l’âge de 16-17 ans, j’y habitais avec des amis dans une vieille maison hantée, celle des Cormier, où était morte Marie Chartrand. »

Les beautés de la nature environnante inspiraient la bande de jeunes à la recherche d’aventures. « On allait aux chutes Monte-à-Peine, à Sainte-Béatrix, où se tournaient Les Belles Histoires des pays d’en haut », raconte le musicien.

Yves Lambert se souvient d’avoir fait la fête dans tous les recoins de la campagne lanaudoise, où fleurissait la musique traditionnelle. Puis, en 1976, il y a eu la fondation de La Bottine souriante et le début d’une carrière consacrée à la défense du patrimoine musical.

Même s’il a quitté le groupe depuis plus de 15 ans, le chanteur continue à enregistrer des disques et à faire des spectacles à travers le monde. C’est à Sainte-Mélanie qu’il revient toujours, auprès de son amoureuse Françoise Boudrias, la mairesse du village.

Yves Lambert aime se promener dans sa forêt. Crédit photo : Geneviève Quessy
Yves Lambert aime se promener dans sa forêt. Crédit photo : Geneviève Quessy

 

 

Des allures de bout du monde

Le royaume du couple est caché au creux d’un méandre de la rivière L’Assomption, « qu’on nomme Outaragawesipi en atikamekw », précise le chanteur. L’ancien domaine familial compte plusieurs petits chalets de bois disséminés à travers la forêt, où serpente la rivière. Pourtant à 15 minutes de Joliette, l’endroit a des allures de bout du monde.

« On peut dire que j’habite dans le bois! C’est d’ailleurs ici que j’ai découvert comment regarder une forêt », mentionne Yves Lambert. C’est aussi là qu’il dit avoir compris une chose fondamentale : « On a beau être propriétaire d’un lieu, on n’en est que le gardien. Le temps passe, et nous avec, mais le lieu reste. Je réfléchis beaucoup à ça, à qui va reprendre cet endroit après moi et dans quel état je vais le transmettre. Je pense que le monde irait mieux si plus de gens comprenaient ça. »

En tant que propriétaire d’une terre qui comporte des milieux humides et des zones agricoles, il partage les préoccupations des agriculteurs. « Je me tiens au courant. Les petits producteurs qui font face aux industriels et l’indépendance alimentaire, ça me touche particulièrement. Ce sont des enjeux extrêmement importants pour notre société. »