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Fenêtre de semis
La fenêtre québécoise des semis de maïs est courte. Quand dame Nature lève son drapeau vert, il faut être prêt! Selon plusieurs sources, la période se situe entre le 25 avril et le 15 mai. On doit respecter celle-ci afin d’éviter des pertes financières importantes. Croyez-en les producteurs d’expérience qui l’ont appris à leurs dépens. Mieux vaut donc prévoir des solutions.
Pertes financières
Réalisée trop tôt ou trop tard, la mise en terre se traduira par une baisse de rendement. Selon une étude de l’Université du Minnesota, les semis tardifs sont les plus à risque.
En effet, il faut compter environ 1 % de pertes par jour pour des semis effectués après le 15 mai. Celles-ci s’élèvent à 2 % après le 10 juin et à 3 % après le 20 juin. À titre d’exemple, pour une exploitation ayant une superficie de 1 000 acres en maïs-grain, avec un rendement moyen de 4 tonnes à l’acre, si le maïs se vend 250 $ la tonne, 1 % de perte équivaut à 10 000 $/j; 2 % à 20 000 $/j; et 3 % à 30 000 $/j. Des chiffres qui nous feront regretter de ne pas avoir respecté la période des semis.
Évaluer la superficie quotidienne à couvrir
Au Québec, nous disposons d’environ 20 jours de fenêtre de semis. Advenant le cas où les conditions de température ne sont pas favorables, cette durée peut être réduite. C’est pourquoi le producteur doit être prêt à toutes les éventualités. Prenons pour exemple une terre d’une superficie de 1 000 acres. Si l’agriculteur doit retrancher 10 jours de la fenêtre conventionnelle, c’est 100 acres/j qu’il devra semer, soit environ 10 %/j. Selon plusieurs producteurs de la région de Saint-Hyacinthe, la superficie minimale à couvrir semble être de 10 %/j.
Évaluer la capacité de son planteur
Pour atteindre ses objectifs de semis quotidiens, il faut connaître les capacités de son planteur. En effet, la superficie couverte dans une journée dépend de la largeur et de la vitesse d’exécution de la machine. On peut facilement évaluer la grandeur ensemencée par un calcul simple, qui tient compte de quelques variables. Par exemple, pour une journée de travail de 12 heures et une efficacité au champ d’environ 70 % en comptant les changements de direction et le ravitaillement, les formules mathématiques suivantes peuvent être utilisées :
Nombre de rangs x la vitesse en milles/h x 2,55 = superficie en acres
OU
Nombre de rangs x la vitesse en km/h x 0,64 = superficie en hectares
Faire attention à la vitesse d’exécution
La vitesse est souvent un obstacle à la précision de la répartition des semis. Selon l’Université de Purdue en Indiana, une vitesse d’exécution trop élevée augmente significativement l’écart type d’une moyenne et diminue la précision. Il faut donc lever le pied pour accéder à une précision supérieure de la répartition des grains. Il vaut mieux avoir un appareil plus large et réduire sa vitesse. Par contre, certains producteurs préféreront travailler avec plusieurs petits appareils afin de limiter la compaction et de diminuer les risques de pannes mécaniques. Ils se serviront, par exemple, de deux planteurs de 8 rangs au lieu d’un seul de 16 rangs.
Équilibrer les risques
Avec plus d’un planteur en marche, il est important d’avoir suffisamment de tracteurs et de main-d’oeuvre disponibles. Les frais d’exploitation peuvent ainsi être plus élevés. Cependant, à l’achat, les planteurs sont très abordables. En outre, en ayant plus d’un appareil en marche, on peut mieux réagir en cas de bris et les travaux se poursuivent lorsqu’il y a une panne.
Rappelez-vous : il ne faut jamais oublier que la totalité des semis doit se faire parfois en seulement 10 jours.Quand une machine de 24 unités n’est plus fonctionnelle pendant quelques heures, c’est environ 30 acres/h qui ne sont pas ensemencés.
Prendre la route avec des petits semoirs
La Société de l’assurance automobile du Québec a adopté un règlement stipulant que les véhicules qui circulent sur la route ne doivent pas dépasser certaines largeurs maximales; cela concerne également les machines agricoles. L’engouement pour les semoirs ayant plus de 12 rangs a forcé les manufacturiers à concevoir des machines complètement repliables, ce qui facilite grandement les déplacements sur les routes, au point où des semoirs à 12, 16 et même 24 rangs sont plus faciles à manoeuvrer sur la route qu’un semoir à 8 rangs non repliable. Toutefois, les planteurs non repliables sont, pour la plupart, moins lourds.
Prévoir et réaliser la maintenance
Il y a des incontournables à respecter pour optimiser la performance et la fiabilité de la machine : s’informer, lire les guides d’entretien, participer à des ateliers de maintenance et s’assurer que les semoirs sont bien calibrés. Ainsi, il est possible d’éviter d’importantes anomalies qui pourraient causer des pannes majeures.
Dominic Archambault