Actualités 21 juin 2017

Séchoir en grange : faire les bons choix

En 2012, Steve Tremblay, de la Ferme Hengil, a implanté un séchoir en grange pour le foin sec. Selon le producteur, cet investissement de 350 000 $ en valait la peine, bien que le nouveau système ne convienne pas à n’importe quel type de ferme, d’où l’importance de bien planifier l’implantation et de choisir le bon équipement.

« Jusqu’à maintenant, je suis satisfait de la qualité du fourrage et de l’efficacité du chantier de récolte », assure Steve Tremblay.

Le système, dit-il, n’est cependant pas miraculeux. « Même si c’est beaucoup plus efficace qu’un système de petites balles carrées, ça ne battra jamais un chantier d’ensilage, lance-t-il. Pour que ça vaille l’investissement, il faut que tu sois obligé de faire du foin sec. »

Le principe du séchoir en grange est simple : l’herbe est fauchée à un stade précoce, préfanée au champ, puis récoltée en vrac avec une autochargeuse. Dans le bâtiment, une grue au plafond, appelée griffe, place le foin sur des cellules de séchage en caillebotis (treillis). L’air est préchauffé dans le toit de la grange par l’énergie solaire, puis poussé par de gros ventilateurs à travers le plancher de caillebotis pour sécher le foin.

Ce système diminue le risque de contamination du lait par des spores butyriques, explique l’ancien conseiller en production laitière biologique maintenant retraité Michel Carrier. Pour les fromagers, à qui sont destinés les 300 000 litres de lait produits à la Ferme Hengil, cela évite de fabriquer des meules de fromage contaminées au goût acide et qui finissent par exploser.

S’équiper comme il faut

Selon Michel Carrier, la grange à sécher peut être soit annexée au bâtiment qui loge déjà les animaux, soit construite à part. Elle doit être assez haute pour stocker 7 m de foin. Il faut aussi prévoir un passage supplémentaire de 3 m pour la griffe, mentionne-t-il. La charpente peut être en acier ou en bois, pourvu qu’elle soit assez solide pour porter la griffe.

En ce qui concerne les ventilateurs, M. Carrier conseille un modèle centrifuge, qu’il estime plus efficace. « Il y a quelques choix de ventilateurs produits au Québec; on doit en compter un pour deux cellules de séchage. »

La griffe, pour sa part, doit être importée d’Europe. Steve Tremblay a d’ailleurs dû commander la sienne d’Autriche. « Il n’y a pas des tonnes de compagnies dans le secteur. Je n’ai pas vraiment eu le choix de me tourner vers une Steindl-Palfinger », indique le producteur.

Pour faire du foin sec, Michel Carrier préfère le système de séchage en grange, bien qu’il existe d’autres techniques. « Il y a des séchoirs par thermopompe. Je connais un agriculteur qui sèche ses grosses balles carrées avec l’énergie solaire. Un autre utilise un déshumidificateur. Ça reste des façons de faire très marginales. »

La griffe se déplace sur deux rails fixés au toit du bâtiment grâce à un moteur électrique. Crédit photo: Ferme Hengil
La griffe se déplace sur deux rails fixés au toit du bâtiment grâce à un moteur électrique. Crédit photo: Ferme Hengil