Relève 14 novembre 2022

Le vendeur comme solution au financement : une formule qui gagne à être connue

La Formule vendeur-prêteur de La Financière agricole du Québec permet aux propriétaires de ferme de financer leurs acheteurs, apparentés ou non, en tout ou en partie.

Elle a pavé la voie à la réussite de nombreux entrepreneurs de la relève. Deux productrices révèlent qu’au-delà des affaires, les transferts d’entreprise sont faits de relations humaines enrichissantes qui s’inscrivent dans la complicité et, souvent aussi, dans la longévité.


L’histoire d’Annick Chabot
Ferme LaitX’presso (production laitière), Chaudière-Appalaches

« Une bénédiction! » Voilà comment Annick Chabot qualifie la transition de sa vie d’autrefois à celle d’aujourd’hui à la ferme. 

En 2010, son conjoint et elle aspirent à devenir propriétaires. Ils cognent à plusieurs portes. Puis, ils rencontrent Christian et Lise. C’est le tournant de leur vie. Le couple en fin de carrière cherchait une relève pour poursuivre ce qui avait constitué son projet de vie. Il avait en tête un portrait des acheteurs : un couple, un environnement familial. Le coup de cœur a été pour Annick et sa famille. 

Annick se souvient : « C’était important pour eux de prendre le temps de connaître les acheteurs, de comprendre leur vision. Ils se sont intéressés à notre stratégie de démarrage. Ils ont été ouverts, à l’écoute. Ils nous ont parlé de la Formule vendeur-prêteur de La Financière agricole. » 

Solution appropriée pour concrétiser le projet d’acquisition, elle permettait pour la relève de démarrer rapidement ses activités, tout en gardant une marge de manœuvre financière. La ­formule permet notamment aux deux parties de négocier les conditions de remboursement. « Les anciens propriétaires nous ont donné de la souplesse, explique Annick. Ils ont vu notre plan d’affaires, que nous étions sérieux et avions une vision. Mais nous étions aussi en ­démarrage, avec des moyens plus limités. Ils en ont tenu compte. » 

Annick confie que de la relation d’affaires est née une amitié sincère. Les vendeurs sont restés des voisins et les échanges sont fréquents. Annick est reconnaissante. « La vie m’a accordé mes trois souhaits les plus chers : l’amour, la famille et la ferme. » Elle est d’autant plus comblée que la passion a traversé les générations. Bientôt, ses deux filles assureront la relève à leur tour. 


L’histoire d’Andréane Dupont
Ferme 7 terres (grandes cultures et production laitière), Mauricie 

En 2013, les parents d’Andréane achètent les parts de son oncle Jacques et de sa tante Hélène dans la Ferme 7 Terres. La Formule vendeur-prêteur facilite la transaction. Du même coup, ils intègrent Andréane à l’entreprise puis, en 2018, son conjoint Philippe. 

Sa mère Chantal est formelle : cette formule a été une solution « gagnante pour tout le monde ». Elle estime que la garantie de remboursement à 100 % par La Financière agricole est attrayante pour les vendeurs et que la relève y trouve tout autant son compte, notamment sur le plan fiscal. 

Denis Dupont, Chantal Pipon, Andréane Dupont et Philippe Lacerte ont adopté la Formule vendeur-prêteur de La Financière agricole. Photo : Gracieuseté
Denis Dupont, Chantal Pipon, Andréane Dupont et Philippe Lacerte ont adopté la Formule vendeur-prêteur de La Financière agricole. Photo : Gracieuseté

Pour Andréane, la formule est fort avantageuse pour le maintien d’expertise. Jacques souhaitait rester actif à la ferme après la vente. Tous ont convenu que sa contribution était la meilleure avenue pour la continuité du succès de la ferme. « Jacques continue à faire ce qu’il aime, sans la responsabilité financière de l’entreprise sur les épaules », assure Chantal. Andréane ajoute : « J’imagine que les vendeurs ont ainsi le sentiment d’aider les prochaines générations, de laisser un héritage pour l’agriculture. » 

L’intégration d’Andréane et Philippe a concrétisé plusieurs projets : robotisation, rénovations et autres. L’apport de la génération précédente a été précieux, donnant à Andréane un accès privilégié à une solide expertise. La gestion à quatre vient pourtant parfois avec un clash entre les générations, mais sa mère et elle maintiennent que la clé est dans la communication et l’apport de chacun aux travaux et à la prise de décision. Leur complicité est palpable. 

Au cœur de ce beau projet se trouve la toute dernière génération : Andréane et Philippe ont deux fils, âgés de 8 mois et 2 ans et demi. Et ce noyau familial semble maintenant indissociable de la ferme. « Les petits-enfants, c’est un volet à part entière de notre entreprise », confirment Chantal et Denis. 


Les témoignages complets des deux productrices sont disponibles sur le site Web de La Financière agricole, section relève (Vos histoires).

Cet article provient du cahier spécial Le FRAQassant de la Fédération de la relève agricole du Québec publié le 26 octobre 2022.