Main-d'oeuvre 5 décembre 2022

Huit mois avant d’avoir un remplaçant

Il aura fallu huit mois pour remplacer le travailleur étranger temporaire qui s’est enfui de la ferme laitière de Jacques Roy à l’été 2021. Le producteur de Saint-Isidore, en Beauce, s’est retrouvé seul à faire le travail de son employé, qui a vraisemblablement fui de l’autre côté de la frontière, selon des photos publiées sur le profil Facebook de ce dernier.

« C’est vraiment problématique », dit-il. Pour le remplacer, il a dû reprendre la démarche d’immigration à zéro avec le nouveau travailleur, ce qui s’est avéré complexe et coûteux. « Par exemple, si je fais venir un TET, un inspecteur vient voir le logement. Si j’en fais venir un autre et que ça fait plus de huit mois qu’il est passé, il faut qu’il revienne avant que ma démarche [de faire venir le nouveau TET] soit entreprise ».

Le directeur général de FERME, Fernando Borja, demande justement au gouvernement fédéral que le processus administratif soit allégé pour la venue d’un remplaçant lorsque survient pareille situation. « C’est trois ou quatre mois que ça peut prendre. On veut que ce soit plus rapide », affirme-t-il, évoquant également les frais importants que doivent débourser les employeurs pour une deuxième fois.

Rappelons que dans son budget 2022, Ottawa s’est engagé à mettre en œuvre un modèle « d’employeur de confiance » visant à réduire la bureaucratie pour les adhérents réguliers au Programme des travailleurs étrangers temporaires, qui répondent aux normes les plus élevées en matière de conditions de travail, d’hébergement, de protection et de rémunération. Des détails devraient suivre prochainement.