Actualités 4 octobre 2017

Régie de coupe automnale dans les luzernières

La régie de coupe automnale représente un enjeu important pour la performance des luzernières.

Bien qu’il ait été traité abondamment, le sujet soulève encore beaucoup de questions. Est-ce néfaste pour ma luzernière de faire la dernière coupe après le gel, à l’automne? À partir de quelle date dois-je cesser de faucher ma luzerne afin d’assurer une période de repos automnal suffisante pour une bonne survie?

Traditionnellement, on disait que la luzerne avait besoin d’une période de 45 à 50 jours de croissance avant un gel mortel (-3 °C) afin d’accumuler suffisamment de réserves de nutriments dans ses racines pour bien passer l’hiver. À la suite d’essais réalisés par des chercheurs d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, on parle plus précisément aujourd’hui de l’accumulation de degrés-jours supérieurs à 5 °C entre les deux dernières coupes. Les conclusions de ces travaux recommandent un minimum de 500 degrés-jours.

Ainsi, que l’on soit en Gaspésie ou en Montérégie, ce principe ne change pas. Ce qui changera en fonction de la région, c’est la date de la dernière coupe avant le gel mortel. Ce temps de repos coïncide avec la période de la saison où les journées raccourcissent et la température refroidit.

Ces conditions donnent aux plantes pérennes le signal de se préparer pour l’hiver. Les premières semaines après la coupe servent à reconstituer un bon volume de végétation, alors que les trois à quatre semaines qui restent avant le gel servent à remplir le « garde-manger » de la luzerne. Autrement dit, c’est à ce moment qu’elle fait ses réserves pour passer l’hiver. Au cours de cette période, la plante avance en maturité, fleurit et complète un cycle de vie.

Coupe après le gel

La coupe après le gel, on la fait ou on ne la fait pas? En réalité, c’est une question de besoins. On la fait seulement si la quantité de fourrage récolté au cours de la saison est insuffisante pour combler les besoins du troupeau. Sinon, on laisse la luzerne au champ.

La dernière repousse laissée au champ offre une excellente protection contre le gel puisqu’elle permet de maintenir un couvert de neige, qui agit comme un matelas isolant. De plus, il a été démontré que la reprise au printemps suivant et le rendement de la première coupe sont supérieurs lorsque la dernière pousse est laissée au champ (voir le guide Les plantes fourragères publié par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec).

Dans le cas où le besoin en fourrage nous obligerait à couper cette dernière repousse, il est important de régler la hauteur de coupe pour laisser un chaume d’au moins 10 cm. Celui-ci permet de retenir un peu de neige en surface. Si minime soit-elle, cette quantité de neige peut faire une différence entre la température à la surface du sol et celle de l’air ambiant.

Laurier Doucet, T.P., La Coop fédérée