Actualités 28 juillet 2016

Récoltes dévastées au Saguenay

Des agriculteurs du Saguenay se demandent ce qu’ils ont bien pu faire à dame Nature pour qu’elle projette des grêlons « gros comme des balles de tennis » sur leurs cultures. Les dégâts au champ sont estimés à plus de 500 000 $, sans compter les bris d’équipement et les dommages aux bâtiments.

« Il a fait vilain », commente à chaud Yvon Simard, un producteur laitier installé au nord de Chicoutimi. « Mes 45 acres de féverole sont scrap, ma mangeoire pour les chevaux a été emportée par le vent jusque dans la clôture, le camion de mon employé est tout bosselé. Oui, on s’est fait brasser! » dépeint-il.

Lorsque la Terre lui demande si son champ était assuré, M. Simard prend une grande respiration pour tempérer ses propos et répond que non. « Il s’agit d’une nouvelle production, et on a demandé à La Financière [agricole du Québec] de nous accompagner dans son développement. On lui a demandé de travailler rapidement mais, après deux ans, rien n’est fait et c’est nous qui prenons les risques. Pendant ce temps-là, les gens de La Financière sont assis dans leurs bureaux », déplore l’agriculteur, qui est président de la fédération régionale de l’UPA. 

À La Financière agricole du Québec, le porte-parole Louis-Pierre Ducharme nuance les propos de M. Simard en disant que les producteurs ont effectué formellement la demande il y a moins d’un an, soit en novembre 2015 (pour un programme destiné à assurer les nouvelles productions comme la féverole). « La Financière évalue présentement les risques associés à la culture de féverole, de chanvre, de lin, etc., et proposera éventuellement un produit d’assurance aux agriculteurs », précise M. Ducharme.

Crédit photo : Clément Gagnon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Catastrophique »   

Philippe Gagnon, le producteur dont une partie des champs de maïs avaient été détruits par des malfaiteurs au printemps dernier, a cette fois subi d’importants dommages à cause de la grêle.

Joint ce matin au téléphone, il n’avait pas encore terminé l’évaluation de ses 1 400 acres en cultures, mais, chose certaine, les grêlons ont détruit au moins 9 acres de maïs sucré et 5 000 plants de fraises; de plus, 3 acres de courges, de concombres, de laitues, de tomates sont une perte totale. « Pour ce qui est des petits légumes, c’est catastrophique. Nous ne sommes pas assurés et, surtout, nous venions tout juste de rénover notre kiosque. Il était ouvert depuis trois jours. Avec ces cultures détruites, nous n’avons presque plus rien à mettre dedans! » dit-il en fulminant.    

Ce n’est pas en regardant ses infrastructures qu’il peut se réconforter. Les portes de garage et les bâtiments sont marqués par la grêle…

Crédit photo : Clément Gagnon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des balles perforées

Au moment de la tempête de grêle, vers 14 h hier, un voisin, Gilles Murray, a eu une pensée pour ses 110 vaches de boucherie et leurs 85 veaux. « Je ne sais pas comment les bêtes ont fait, mais heureusement, il n’y a personne de blessé », se console l’agriculteur.

Moins de veine avec ses 1 400 balles de foin, perforées par les grêlons. « On bouche les trous avec du ruban adhésif, mais on ne sait pas s’il faudra les réemballer. Toute la première coupe a été attaquée », témoigne-t-il. Pour ajouter au malheur, la deuxième coupe est prête mais, avec toute l’eau qui est tombée par la suite, les producteurs doivent attendre.

D’ici là, Gilles Murray constate les dommages : lunette arrière et pare-brise fracassés, revêtement abîmé sur deux murs de sa résidence, fenêtres cassées, etc.   

Au total, une dizaine de producteurs agricoles auraient été touchés par le sinistre.