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La hausse du prix du maïs depuis avril faisait sourire les producteurs du Québec, mais voilà que la tendance s’inverse : les prix plongent. À Chicago, la baisse se poursuit, atteignant 3,50 $ US le boisseau (178 $CA/tonne).
Cette diminution fait suite aux résultats dévoilés par le département américain de l’Agriculture, qui évalue que nos voisins du Sud ont semé 94 millions d’acres de maïs, soit 7 % de plus que l’an dernier. C’est la 3e plus grande superficie ensemencée en maïs depuis 1944. Les stocks, qui ont augmenté de 6 % par rapport à l’an dernier, contribuent aussi à la baisse des prix.
Encore beaucoup de maïs à écouler
Les producteurs québécois qui ont vendu des volumes de maïs le mois dernier ont peut-être bénéficié de la meilleure fenêtre de commercialisation de l’année. « Ceux qui ont vendu du maïs au début juin à 240 $/t ont fait un bon coup, car je ne serais pas surpris de voir le maïs descendre sous les 200 $/t. En vérité, il reste encore pas mal de maïs à écouler sur le marché et de bons volumes de blé sont entrés au Québec. Ces derniers compétitionnent le maïs pour l’alimentation animale. Si les conditions continuent d’être favorables aux rendements, il pourrait y avoir beaucoup de concurrence dans les grains dans les prochains mois, ce qui entraînera des prix bas », analyse Frédéric Hamel, négociant en grains à Semican.
Gabriel Joubert-Séguin, stratège de marché chez RJO’Brien et Associés, estime que la baisse des prix à Chicago sera au Québec, en partie atténuée par le taux de change du dollar canadien. Néanmoins, il estime que le prix du maïs en sol québécois sera sous pression, c’est-à-dire en diminution, dans les prochaines semaines, voire les prochains mois.
Évidemment, une sécheresse en sol américain pourrait propulser le prix des grains à la hausse.
Au Canada, les semis de maïs-grain sont en hausse de 1,7 % par rapport à 2015, pour un total de 3,3 millions d’acres. Statistique Canada estime que 889 600 acres ont été ensemencées en maïs-grain au Québec, une légère baisse de 1,4 % par rapport à l’année précédente.
Le soya résiste
Malgré les stocks importants, des ensemencements records et des conditions météo propices aux États-Unis, le prix du soya tient le coup.
Pour Gabriel Joubert-Séguin, ce n’est qu’une question de temps avant que le prix ne descende. Il souligne que le ratio de prix entre le soya et le maïs « a atteint un sommet de 2,55 ». Autrement dit, le prix du soya est 2,55 fois plus élevé que celui du maïs, et à ce niveau, le soya est largement plus payant à produire. Une différence de prix qui cherchera à s’équilibrer, tirant le prix du soya vers le bas, croit le stratège.