Actualités 24 février 2016

Prévenir au lieu de guérir

« C’est du sport, c’est un défi, c’est une nécessité, la gestion des ressources humaines », affirmait le panelliste Martin Benoit, des Entreprises G.M., au 16e colloque annuel d’AGRIcarrières qui se tenait à Nicolet le 18 février dernier.

Entrevues, mise en scène théâtrale et reproduction assez réaliste de l’émission Tout le monde en parle, tous les moyens sont bons pour intéresser les intervenants et les producteurs aux stratégies de gestion de risques liés aux ressources humaines. Vaut mieux prévenir que guérir, dit le dicton. C’est aussi vrai pour le personnel des entreprises agricoles, qu’il ne faut pas négliger.

Rémunération et reconnaissance

« Une fois qu’on arrive à faire entrer des employés dans le champ, comment doit-on s’y prendre pour les y retenir? » lance à l’assemblée la directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, Manon Poirier. Les entrepreneurs le savent, avoir un taux de roulement élevé dans une entreprise coûte cher : entre 0,5 et 2 fois le salaire d’un employé.

Augmenter la rémunération semble être la solution facile et évidente pour conserver les talents, mais ce n’est pas la seule : on peut également offrir des récompenses en nature ou des bonus de fin d’année, être accommodant en ce qui concerne les congés de maladie, etc. La rétention dans les équipes se fait aussi grâce à l’équité salariale, tant au sein de l’entreprise que vis-à-vis du marché.

Augmenter le sentiment d’appartenance à la ferme permet également de retenir les employés. Par quel moyen? Par la reconnaissance des résultats, des efforts et des pratiques de travail. « C’est facile pour vous, les employeurs, de mettre en place un système de reconnaissance, explique Mme Poirier, en montrant des signes d’appréciation spontanés, en soulignant les événements personnels et en étant à l’écoute, par exemple. »

Diversification de la main-d’oeuvre

Imaginez un scénario catastrophe où vous ne comptez que sur des travailleurs étrangers temporaires qui, n’ayant pas reçu leur visa, ne peuvent venir récolter vos fraises. Les pertes seraient considérables. Diversifier sa main d’oeuvre prend ici tout son sens. C’est pourquoi André Mousseau, du Cactus fleuri, trouve important de n’employer que des travailleurs locaux, auxquels s’ajoutent des travailleurs à déficience intellectuelle légère.

Selon Valérie Jutras, des Cultures de chez nous, c’est pour favoriser la conciliation travail-famille que son entreprise a engagé 12 travailleurs guatémaltèques du volet agricole. Quant à Martin Benoit, des Entreprises G.M., il a également ajouté deux travailleurs étrangers à son équipe, ce qui lui permet d’effectuer un roulement des tâches « plates » et de réduire la compétition entre travailleurs québécois en leur donnant plus de responsabilités.


 

Les lauréats de Ma ferme mon monde 

Le lauréat de la neuvième édition de Ma ferme mon monde a été dévoilé lors du colloque d’AGRIcarrières à Nicolet. Cette année, ce sont Les serres Frank Zyromski (production horticole) qui se sont vu décerner le Grand Prix national pour les pratiques incitatives et accommodantes des propriétaires envers leurs 80 travailleurs (locaux).

La Mention spéciale du jury a été attribuée à Pranasens, une entreprise qui s’est dotée d’une politique de gestion des ressources humaines avant même d’embaucher des employés. Pranasens produit des huiles essentielles et des eaux florales biologiques à partir de plantes aromatiques.