Politique 30 octobre 2014

Le président actuel doit son poste… aux Anglais!

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Le secteur Outaouais-Laurentides se démarque par sa forte présence d’agriculteurs anglophones, dont certains parlent peu ou pas le français.

Encore aujourd’hui, 20 % des membres de la Fédération demandent que la correspondance de l’UPA soit en anglais. Historiquement, on y trouvait trois syndicats de base uniquement anglophones. Le concept de l’UPA du futur a dernièrement obligé leur fusion avec les francophones, ce qui n’a pas été facile.

« Je me rappelle du moment où les Anglais ont dû voter la dissolution de leur syndicat. Personne ne parlait. L’ambiance était négative et ils l’ont fait à contrecœur. Mais ensuite, 70 producteurs francophones les ont rencontrés. Ils se sont sentis accueillis et travaillent maintenant ensemble », a relaté René Ledoux, le directeur de la Fédération. Fait intéressant, certains participants sur place ont confié à la Terre que les anglophones n’étaient pas de grands adeptes de l’UPA; une organisation qui, à leurs yeux, est proche du mouvement séparatiste et surtout, issu de la religion catholique, eux qui sont historiquement protestants.

« Plusieurs agriculteurs anglophones ne voulaient pas que le gouvernement se mêle de leurs affaires, et ne voulaient pas de l’UPA. Mais nous sommes près de la frontière ontarienne et ils ont constaté, au fil des années, que les subventions et l’aide financière aux agriculteurs s’avéraient plus élevées au Québec. Alors ils se sont intéressés à l’ASRA [assurance stabilisation des revenus agricoles] et à l’UPA », a résumé un agriculteur de la région du Pontiac, à l’ouest de Gatineau.

De son côté, Richard Maheu ne minimise pas l’importance des « anglos », au contraire. Il a même raconté qu’il avait décroché la présidence de la Fédération grâce à eux. « Je désirais rapprocher les Anglais des Français. Qu’il n’y ait plus deux gangs. Les anglophones ont appuyé ma candidature. Un appui de taille », a-t-il expliqué, lui, qui, paraît-il, s’est toujours fait un devoir d’aller rencontrer les producteurs anglophones dans leur no frenchy man’s land, même s’il ne maîtrise pas totalement leur langue.