Politique 19 septembre 2014

« Monopole de l’UPA » : le ministre Corbeil rajuste le tir

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Avant de songer à briser ce que certains considèrent comme le monopole de l’UPA, il sera de mise de demander l’opinion des agriculteurs, tient à rappeler le ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil.

« Il faudra que les agriculteurs se fassent entendre », a précisé le ministre en entrevue à la Terre, mardi. Au cours du week-end, les délégués du Parti libéral du Québec (PLQ) réunis lors de leur 31e congrès, le week-end dernier, à Québec, ont adopté une résolution où ils questionnent la pluralité syndicale et le « monopole de l’UPA ».

« Les militants ont tenu un débat sur cette question, tout comme ils ont abordé d’autres thèmes, entre autres sur l’éducation. Dans un congrès du PLQ, on traite de plusieurs sujets », fait valoir le ministre Corbeil.

Cela dit, le titulaire de l’Agriculture n’a pas l’intention d’aller plus loin avec cette proposition « tant que nous n’aurons pas complété les consultations sur le livre vert », précise-t-il. Ces consultations ont été interrompues en raison d’un calendrier trop chargé à la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN).

Le ministre promet une politique bioalimentaire en 2012. « Les gens aimeraient que ça aille plus vite, mais ce ne sont pas deux ou trois mois de plus qui vont faire la différence. Nous allons avoir une politique pour deux décennies à venir. Il faut prendre le temps qu’il faut », insiste Pierre Corbeil.

Jusqu’à présent, une vingtaine de groupes ont présenté des mémoires lors des travaux de la CAPERN. La remise en question du statut de l’UPA comme organisation représentative des producteurs agriculteurs « n’a pas été le sujet principal des interventions », a constaté Pierre Corbeil. Le sujet a été abordé à moins de cinq reprises.

Deux autres formations politiques, Québec Solidaire et l’Action démocratique du Québec (ADQ), se sont déjà prononcées en faveur d’une pluralité syndicale. De son côté, le Parti québécois n’est pas allé aussi loin dans sa réflexion, jusqu’à présent.

Rappelons que la proposition d’abolir « la loi sur le monopole de l’UPA » a été amenée par les militants de l’association libérale de Nelligan, qui souhaitent ainsi « donner suite aux recommandations du rapport Pronovost sur le regroupement des agriculteurs ». Selon l’esprit de la résolution, les délégués veulent « permettre la pleine liberté d’association dans le secteur agricole, comme dans tous les autres secteurs de la société ».