Politique 3 septembre 2014

La gestion de l’offre perd un de ses bâtisseurs

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Eugene Whelan, le père des offices de commercialisation en agriculture au Canada, est décédé à la suite d’un AVC.

Le décès de M. Whelan, âgé de 88 ans, est survenu le 19 février dernier.

Reconnu partout grâce à son fameux chapeau de cowboy vert, M. Whelan, a été ministre de l’Agriculture de 1972 à 1984, sous le règne de Pierre Elliott Trudeau.

Lui-même agriculteur, il a siégé durant 22 ans à la Chambre des communes comme député de la circonscription d’Essex, en Ontario. Il a été nommé ambassadeur du Canada à la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) par le chef libéral John Turner en 1984, mais le premier ministre conservateur Brian Mulroney le chassera de ce poste la même année. Jean Chrétien, auquel il avait donné son appui lors de la course à la chefferie libérale en 1984, le nommera sénateur en 1996.

À 82 ans, M. Whelan était toujours un ardent défenseur de la gestion de l’offre. Devant les Producteurs laitiers du Canada, en 2006, la Terre l’avait entendu dire qu’il était « outré qu’on veuille démanteler les systèmes de gestion de l’offre en agriculture, le meilleur système au monde, sous prétexte qu’il nuirait aux pays en développement. Pour une fois que les agriculteurs sortent gagnants, on décide de changer les règles du jeu. Je n’aurais jamais pensé voir le jour où l’on voudrait détruire tout ça ».

« Les producteurs sous gestion de l’offre n’ont reçu aucun cent de subvention du gouvernement depuis la création de leur agence de commercialisation, il y a 30 ans. Et ces fermes ont atteint une efficacité et une qualité de produits sans précédent, disponibles à des prix tout à fait raisonnables », avait-il ajouté.

À ses yeux, « la gestion de l’offre est d’autant plus pertinente aujourd’hui que les multinationales, préoccupées de procurer à leurs actionnaires le meilleur rendement possible, sont partout ». Il n’a jamais digéré que l’agriculture fasse partie, comme n’importe quel autre secteur économique, des négociations internationales du cycle d’Uruguay.