Actualités 6 avril 2017

Patates douces – De meilleurs rendements en champ

Alors que les patates douces sont de plus en plus populaires auprès des consommateurs et que les agriculteurs voient un intérêt à les choisir pour diversifier leur production, des essais réalisés par le Groupe Pro Conseil l’an dernier démontrent qu’il serait plus avantageux de les cultiver en champ avec des couvertures flottantes plutôt que sous tunnel.

« La patate douce est une plante tropicale. Alors on s’est dit que les rendements augmenteraient plus si on lui donnait de la chaleur », affirme Marie-Josée Vézina, agronome et conseillère en agroenvironnement pour le Groupe Pro Conseil.

Contrairement à l’hypothèse de départ, l’équipe de recherche a découvert que la culture sous tunnel produisait beaucoup de patates, mais aussi beaucoup de rejets. « En champ, avec les couvertures flottantes, il y a eu un peu moins de pommes de terre, mais beaucoup moins de rejets », note Mme Vézina.

En effet, le nombre de rejets avec couverture diminue de moitié lorsqu’on passe d’une culture sous tunnel à une culture en champ.

De plus, le nombre et le poids des tubercules ne varient pas entre les deux façons de cultiver.

Du cas par cas

Pourquoi de tels résultats? Est-ce l’effet de l’irrigation? De la chaleur? L’équipe de recherche tentera de trouver les réponses l’été prochain lors d’une deuxième ronde d’essais en champ, indique Marie-Josée Vézina.

« On veut aussi analyser l’aspect économique. Oui, la couverture produit de la chaleur, mais on se demande si elle améliore assez les rendements pour en justifier l’achat et l’installation », mentionne l’agronome.

Ces résultats, nuance-t-elle, ne peuvent pas être généralisés, puisqu’il y a des agriculteurs chez qui la production de patates douces sous tunnel fonctionne bien. « C’est du cas par cas. »

Selon elle, il existe encore trop peu de connaissances sur la culture des patates douces au Québec. « La recherche se poursuit pour développer de nouvelles variétés adaptées à notre climat. Il faut également se pencher sur le niveau de fertilisation et la régie d’irrigation », conclut-elle.