Actualités 2 octobre 2014

Notre patenteux, André Leblond de Rivière-Trois-Pistoles

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Nous suivons le parcours sinueux de ce producteur agricole et fin patenteux à travers les années, mais aussi à travers un étonnant échantillonnage d’expériences professionnelles. Producteur laitier, céréalier, éleveur de bovins de race, acériculteur et même pisciculteur, André Leblond a touché à tout. Et encore aujourd’hui, son esprit d’invention et son ingéniosité demeurent les fils conducteurs de ce parcours diversifié.

Les terres qu’occupe la ferme d’André Leblond font partie de l’histoire régionale. « Nous sommes ici depuis l’époque seigneuriale », témoigne celui qui concède toutefois que les Rioux, une grande famille, occupent aussi beaucoup de place sur la scène historique du coin. « Évidemment, avec les années, surtout dernièrement, nos superficies ont été augmentées, puisque plusieurs producteurs ont abandonné leurs champs.»

Né et élevé dans la ferme familiale, le jeune André, souvent avec la complicité de son frère Jean-Roch, s’est mis très tôt au bricolage. « Je me souviens d’avoir eu un jeu de Meccano. Pour moi, ce fut la base de plusieurs constructions intéressantes; j’aimais tirer des plans venant avec le jeu. J’avais fabriqué un chargeur à quatre roues motrices que rien ne pouvait arrêter. Après, je suis tombé dans les vraies machines. »

« La première machine que j’ai fabriquée à la ferme était un hache-patates. Mon père avait des doutes, il prédisait que tout cela allait finir sur le tas de fer », se remémore notre patenteux. Quand le prix des pommes de terre était tellement bas que leur commercialisation n’en valait pas la peine, elles étaient données aux vaches. Mais pour leur éviter de s’étouffer, il fallait que ces tubercules soient tranchées auparavant. En récupérant une vieille tondeuse à gazon, le jeune patenteux a construit un hachoir automatique sur une structure de bois, faute de mieux. « C’était sécuritaire et ça sortait de belles tranches de patates. Mon père n’a pas eu le choix que de l’adopter. » Et la réputation du patenteux prit ainsi son envol.

Un monte-charge pratique

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Notre patenteux, en compagnie de sa soeur Nicole, explique comment le monte-charge qu’il a conçu rend de fiers services.

Des travaux à deux

Avec les années, les machines sont devenues de plus en plus complexes, suivant les besoins du producteur. Il nous en montre justement un exemple éloquent : sa trieuse à bleuets. L’idée derrière cette création était de réduire le temps consacré à nettoyer les bleuets tout en conservant un haut niveau de qualité.

Puisque nous sommes dans le domaine alimentaire, André a dû apprendre à souder l’acier inoxydable. L’appareil repose sur un tambour rotatif menant à une plaque vibrante. Ce double processus enlève les bleuets trop petits et élimine aussi les feuilles, brindilles et autres déchets. La dernière étape est de retirer les bleuets trop mous à la main, quoique notre patenteux songe à une façon d’automatiser ce processus.

À première vue, on pourrait croire que cette machine provient d’une usine spécialisée. Mais à y regarder de plus près, on devine qu’un patenteux y a mis la main. Par exemple, l’agitation des tables est assurée par une scie sauteuse qui avait été mise de côté lorsque son porte-lame avait été brisé. Autre indice d’une patente : c’est une perceuse, aussi récupérée, qui fait tourner le tambour. Aujourd’hui, une petite équipe réussit, grâce à cette machine, à nettoyer 200 livres de bleuets par heure.

Pour nettoyer les bleuets

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Notre patenteux explique comment fonctionne la trieuse à bleuets qu’il a construite pour faciliter le nettoyage de ces petits fruits.

Mais avant d’être triés, les bleuets, immédiatement après la récolte, doivent être refroidis rapidement. Pour réussir cette opération sans mettre de buée sur les petits fruits, André Leblond a mis au point, dans une partie de sa chambre froide, un refroidisseur à air forcé. Le ventilateur a déjà servi, dans une autre vie, à aérer le grain dans un silo. Là, il est combiné à des palettes de bois judicieusement positionnées pour refroidir les petits fruits. Après une saison d’essai concluant, le patenteux pense maintenant accélérer cette opération en installant un second ventilateur dans la même configuration.

Comme on le voit, il n’y a pas un défi technique pour venir à bout de l’ingéniosité d’André Leblond.