Actualités 24 novembre 2015

Machinerie : assurer ses arrières

Il existe au Québec une poignée d’entreprises qui vendent des assurances agricoles, la plupart par l’entremise de courtiers, explique M. Grenier. Selon lui, les prix et les produits demeurent semblables d’une entreprise à une autre.

Toutes ces entreprises accordent une importance capitale à la cote de risque. « Si un évaluateur arrive dans une ferme et que tout est croche, il va charger plus cher que s’il arrive dans une ferme spic n’ span, parce que les risques d’avoir des bris d’équipement sont moins grands si l’entreprise est en ordre », illustre l’agronome.

La règle d’or

Avant de magasiner son assurance, il faut bien comprendre la règle du 80 %, estime André Grenier, qui offre des formations en assurance depuis plus de 25 ans.

« Si on veut que notre assurance nous rembourse le plein montant après un incident, on doit au moins être assuré à 80 % de la valeur du bien. » Par exemple, si un tracteur de 75 000 $ est assuré pour 40 000 $, son propriétaire est considéré comme coassureur. Si un accident cause 25 000 $ de dommages, la compagnie d’assurances ne remboursera qu’une partie du montant et le reste devra être assumé par le coassureur, c’est-à-dire le propriétaire.

Deux types d’assurances

Deux types d’assurances s’offrent au producteur : valeur à neuf ou valeur dépréciée. Pour les tracteurs ou les autres machines agricoles avec un moteur, l’option « valeur à neuf » n’est possible que si le propriétaire a acheté le véhicule neuf et si celui-ci a moins de cinq ans.

Dans le cas d’un tracteur d’occasion ou qui roule depuis plus de cinq ans, c’est le propriétaire qui décide de la valeur de son bien. « C’est vraiment important d’être au courant des prix des tracteurs avant de se magasiner une assurance, prévient André Grenier. Si on estime qu’un tracteur vaut 100 000 $ et qu’en réalité il en vaut 150 000 $, on ne respecte pas la règle du 80 % et on devra assumer une partie des coûts de réparation en cas d’incident. »

Une question de franchise

Selon M. Grenier, la franchise minimum pour un agriculteur est de 1 000 $. L’agronome conseille cependant d’en choisir une de 2 500 $, parce qu’une franchise plus élevée diminue la prime. « L’économie réalisée sur la prime paye quasiment la franchise », note-t-il.

Plusieurs assureurs offrent des rabais pouvant aller jusqu’à 15 % pour leurs clients qui ne réclament pas. « Quand tu as une franchise élevée, tu réclames moins. Si tu es trois ans sans réclamer, ta police et tes bris éventuels sont payés avec ces rabais-là », soutient André Grenier.

Courir le risque

André Grenier estime qu’il est plus avantageux pour un producteur d’assurer ses tracteurs avec une police multirisque, qui couvre les risques standards, plutôt qu’avec une police tous risques, qui couvre presque tout, mais coûte de 30 % à 40 % plus cher.