Ma famille agricole 1 décembre 2020

Une famille à la détermination sans faille

Tout au long de leur parcours, les Gingras ont essuyé plusieurs revers de fortune. Chaque fois, ils se sont relevés, plus forts et plus unis. Nommée Famille agricole 2020 au dernier Congrès de l’UPA, leur histoire offre un admirable exemple de persévérance et de solidarité.

« On est des gens déterminés. Mes grands-parents auraient pu laisser tomber l’agriculture à plusieurs reprises, mais ils se sont toujours retroussé les manches», observe Jérôme Gingras, petit-fils de Benoit Gingras et de Marie-Reine Bernard, un couple d’agriculteurs de Normandin au Saguenay–Lac-Saint-Jean qui a su transmettre à l’ensemble de la famille sa passion et sa force de caractère.

L’aventure débute en 1959 quand Benoit Gingras, alors seulement âgé de 19 ans, achète une petite ferme de 100 acres à Saint-Thomas-Didyme. Son troupeau se limite à cinq vaches et il doit défricher la terre. En 1962, il unit son destin à Marie-Reine Bernard, qui a grandi dans une ferme de Saint-Edmond-les-Plaines, le village voisin. Le couple met au monde six enfants.

Une première épreuve frappe le couple en 1964 quand la brucellose emporte leurs vaches. En dépit de cette lourde perte financière, Benoit et Marie-Reine décident de former un nouveau troupeau. En 1973, l’expropriation de leur terre par le gouvernement en raison d’un réaménagement foncier les confronte à un autre obstacle. Le couple prend le parti d’acquérir une ferme à Normandin et de moderniser leurs techniques, ce qui assure la prospérité de l’entreprise familiale pendant plusieurs décennies.

En plus d’élever leurs six enfants et de s’occuper de la ferme, Marie-Reine Bernard et Benoit Gingras se sont impliqués dans le milieu coopératif, communautaire et paroissial.
En plus d’élever leurs six enfants et de s’occuper de la ferme, Marie-Reine Bernard et Benoit Gingras se sont impliqués dans le milieu coopératif, communautaire et paroissial.

En 2001, un autre drame vient hélas frapper la ferme. Les vaches Ayrshire sont infectées par la diarrhée virale bovine. Le couple se résigne à faire un vide sanitaire d’un an et à perdre son troupeau. Puis, un an plus tard, un incendie ravage l’étable et les installations. Tout est à recommencer.

Jérôme Gingras se souvient de l’élan de solidarité qui a gagné sa famille à l’époque. « Certains ont pris congé pour passer quelques jours avec eux et d’autres ont donné un coup de main à distance. Tout le monde s’est serré les coudes », raconte-t-il.

Le couple refuse de se laisser abattre puisque leur fille Louise désire prendre la relève avec son mari Rémi. De nouvelles installations sont construites et en 2003, un troupeau Holstein entre à l’étable. Le futur de la ferme est assuré.

Aujourd’hui, Benoit et Marie-Reine mènent une retraite très active et vivent avec le sentiment du devoir accompli. Non seulement Philippe, le fils aîné de Louise, a des parts dans la ferme familiale, mais plusieurs enfants et de petits-enfants travaillent dans le milieu agricole au Québec. « On a eu d’excellents modèles », se félicite Jérôme.

Plusieurs vocations agricoles

L’exemple de Benoit Gingras et de Marie-Reine Bernard a suscité plusieurs vocations agricoles dans la famille. Parmi leurs enfants, Claude est inséminateur, Sylvain est directeur à l’Institut de technologie agroalimentaire à La Pocatière et propriétaire d’une érablière, Dany est agronome à Financement agricole Canada et Suzie est ingénieure agronome au Groupe Alco. Les petits-enfants ne sont pas en reste : Jérôme est propriétaire d’une ferme ovine, Sébastien est mécanicien agricole et agriculteur, Julien est ouvrier agricole et Hélène est étudiante en gestion et technologie d’entreprise agricole.

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