Jeunesse 15 août 2023

Propriétaire de sa terre à 21 ans

En 2021, David Giguère, alors âgé de 21 ans, a fait l’acquisition d’une terre agricole de 11 hectares à Deschaillons-sur-Saint-Laurent, dans le Centre-du-Québec. Il cultive actuellement à sa ferme, Plume Verte, une quarantaine de variétés de fruits et légumes sur 1,5 hectare, en plus d’élever 40 poules. Son objectif est d’augmenter ses variétés, la superficie cultivée et son cheptel dans les prochaines années.

« À 18 ans, je savais que je voulais travailler dans le monde agricole. J’ai surveillé les annonces et les sites de vente de terres agricoles durant deux ans avant de trouver », affirme celui qui a grandi dans la ferme de moutons familiale en Mauricie et qui a fait le choix de s’éloigner pour réussir à devenir propriétaire. 

David Giguère vend ses produits au marché public, situé devant sa ferme, Plume Verte, à Deschaillons-sur-Saint-Laurent. Photo : gracieuseté de David Giguère

Lors de ses études à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), le jeune homme hésitait entre élever des animaux ou cultiver une terre, puisque les deux l’intéressaient. C’est pourquoi il a opté pour une ferme maraîchère avec des poules. David vend ses produits au marché public situé tout juste devant sa terre. Il travaille toutefois pour ouvrir un kiosque à la ferme d’ici la fin août. 

« Ce que j’aime le plus, c’est toucher à la terre. Je suis une personne qui aime travailler en nature et avec le vivant », indique-t-il. Bien qu’il n’ait pas la certification biologique, le maraîcher limite l’utilisation de pesticides, ce qui implique du désherbage mécanique et à la main. Lorsqu’on lui demande quel est l’aspect qu’il trouve le plus difficile de son métier, il répond : « Ça prend du temps et, présentement, je n’ai pas d’employés. » Heureusement, il peut compter sur l’aide de ses parents.  

Une différence bénéfique

David Giguère, 23 ans, est malentendant de naissance. C’est une différence avec laquelle il vit très bien. Il en tire même certains bénéfices, dont la possibilité de lire sur les lèvres. Enfant, il avait plus de difficulté avec sa prononciation. Il a fréquenté l’École oraliste, spécialisée pour les élèves ayant une perte auditive, ce qui l’a grandement aidé à bien prononcer et à se faire comprendre. C’est d’ailleurs un aspect important pour l’interaction avec les clients. Cette différence lui a aussi permis de participer à l’émission On est rendu là! sur Unis TV et offerte sur TV5Unis. « Le message que je voulais transmettre en participant, c’est que tout est possible. Même si on a un handicap, on peut réaliser nos rêves », souligne-t-il.