International 9 mars 2017

Les États-Unis se disent en « guerre commerciale »

Le nouveau secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, estime être en mesure d’obtenir des concessions du Canada et du Mexique en renégociant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) à compter de la dernière partie de 2017. Son but est de réduire le déficit commercial américain, notamment avec le Mexique, mais aussi avec le reste du monde.

« Ça ne sera pas une guerre commerciale où il y a des tirs. Si les gens savent que vous avez un gros bazooka, vous n’aurez probablement pas besoin de l’utiliser », a assuré Wilbur Ross, en entrevue à Bloomberg, le 8 mars. Il s’agit là d’un ton différent que celui de Donald Trump lors de la visite de Justin Trudeau à Washington, où il était question de simples « ajustements » à l’ALENA. Toujours selon Bloomberg, Wilbur Ross est ouvert à l’idée de deux accords bilatéraux pour remplacer l’ALENA. Les concessions pourraient donc être différentes d’un pays à l’autre.

L’homme fort de Donald Trump n’hésite pas à jouer les gros bras. « Ils savent tous qu’ils devront faire des concessions [les Canadiens et les Mexicains]. La seule question, c’est l’ampleur et la forme de ces concessions », a déclaré Wilbur Ross. Ce dernier a remercié le président Donald Trump d’avoir facilité son travail en faisant en sorte que les deux autres pays savent qu’ils devront faire des concessions.

En 12 mois

Selon Wilbur Ross, il faudra attendre vers la fin de cette année pour que la renégociation de l’ALENA commence réellement, étant donné les délais de 90 jours pour enclencher le processus de négociation plus rapide (fast track) devant le Congrès américain. Ce dernier n’est pas obligé de donner le feu vert à l’administration Trump. Wilbur Ross compte pouvoir finaliser le ou les nouveaux accords en 12 mois de négociations environ, soit vers la fin 2018.

Le secrétaire du gouvernement Trump veut ajouter de nouveaux chapitres à l’ALENA, comme celui concernant la question de l’économie numérique qui n’existait pas en 1994. Les règles d’origine, notamment dans le secteur automobile, sont également dans la mire du nouveau ministre afin de rapatrier une partie de l’industrie des pièces aux États-Unis. « Il y a de nombreux points qui seront en discussion », a laissé tomber Wilbur Ross, sans toutefois parler d’agriculture dans les quelques exemples utilisés au cours de l’entrevue accordée à Bloomberg.