Actualités 19 septembre 2021

Essais à la ferme : « Ils veulent amener leur terre plus loin »

Chez les Pion, la volonté d’agrandir la ferme « de l’intérieur » se traduit par une longue tradition d’essais à la ferme. Leur agronome fait un survol des principaux axes de travail qui ont marqué l’entreprise ces dernières années.

Plusieurs profils de sol ont été réalisés en 2020 afin de cartographier un champ à microéchelle, ce qui permet d’approfondir les connaissances de la ferme. Photo : Gracieuseté de Caroline Sévigny
Plusieurs profils de sol ont été réalisés en 2020 afin de cartographier un champ à microéchelle, ce qui permet d’approfondir les connaissances de la ferme. Photo : Gracieuseté de Caroline Sévigny

Si la rotation des cultures est à la base du modèle de l’entreprise, les Fermes Rolland & Sylvain Pion mènent plusieurs autres projets de front, mentionne Caroline Sévigny, agronome et conseillère chez Groupe Pleine Terre inc. « Les Pion sont ouverts aux nouvelles techniques, mais les résultats économiques doivent être au rendez-vous, d’où l’importance d’avoir une rigueur scientifique dans nos démarches et de faire des essais avec répétition pour présenter des données solides. C’est très intéressant de travailler avec eux. »

Optimisation des intrants et du travail de sol

Ainsi, la ferme travaille à optimiser l’utilisation des intrants, notamment en réalisant, chaque année, des essais de doses d’azote dans plusieurs cultures pour observer la réponse aux champs. « Les essais se feront toujours avec des bandes de répétition pour écarter les variables et établir des statistiques avec les rendements obtenus d’une année à l’autre », explique-t-elle. La même démarche s’applique aux fongicides utilisés dans les céréales. La nécessité d’appliquer un produit doit au préalable avoir été justifiée.

L’entreprise consacre également plusieurs efforts à comparer divers travaux de sol sur les terres de la ferme. Étant donné l’abondance de différents types de sol, ces essais visent à choisir la meilleure méthode en fonction de la texture du sol. « On observe les populations et les rendements en écartant les autres facteurs. L’approche est très méthodique », commente Caroline Sévigny.

Caractérisation des champs

La ferme mène cette année différents essais de cultures intercalaires dans le maïs-grain. Photo : Gracieuseté de Caroline Sévigny
La ferme mène cette année différents essais de cultures intercalaires dans le maïs-grain. Photo : Gracieuseté de Caroline Sévigny

Un autre grand volet du travail agronomique à la ferme est la caractérisation des champs. Trente-cinq profils de sol ont été réalisés sur l’un d’eux afin de produire une carte à microéchelle qui délimite neuf zones différentes selon leurs particularités.

« Éventuellement, les frères Pion aimeraient pouvoir gérer la ferme par zone. Si une zone est en santé, peut-être qu’on peut ajuster en conséquence la quantité d’engrais ou varier le taux de semis. Même chose si une zone affiche une structure plus compacte ou un drainage plus difficile; on peut apporter les correctifs nécessaires », détaille l’agronome. Ces ajustements à l’intérieur d’un même champ apporteront certainement une meilleure rentabilité à l’entreprise.

À moyen terme, les producteurs aimeraient caractériser l’ensemble de la ferme et repenser plusieurs aspects de leur régie de culture. « C’est la première fois que je réalise ce type de travail avec une entreprise. Oui, c’est une opération laborieuse, mais elle permet d’approfondir la connaissance des champs. Ils veulent amener leur terre plus loin », reconnaît-elle.

D’autres tests sont en cours, notamment sur l’implantation de cultures intercalaires dans le maïs et prochainement, dans le soya.