Environnement 2 septembre 2014

Mines et agriculture : cohabitation non souhaitée

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Québec devrait prendre les moyens qui s’imposent pour éviter que la zone agricole dynamique « rapetisse » au profit de l’industrie minière.

« Il est temps qu’on se dise les vraies choses », martèle en entrevue à la Terre le premier vice-président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Pierre Lemieux.

Ces « vraies choses », il entend les exprimer avec force détails, vendredi prochain, à Québec, lors des auditions publiques sur le projet de loi 43 touchant la Loi sur les mines.

Il annonce déjà ses couleurs. Selon lui, une cohabitation mines-agriculture n’est pas souhaitable et serait même dommageable.

Or, dans son projet de loi, la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, ne semble pas tenir compte de cet enjeu, selon la compréhension de Pierre Lemieux. « C’est difficile de comprendre ce raisonnement, quand on sait que le gouvernement de Pauline Marois a fait adopter, le printemps dernier, une Politique de souveraineté alimentaire visant justement à faire la promotion de l’agriculture et des produits locaux », soulève Pierre Lemieux.

Il ajoute : « On nous a parlé de l’importance de garantir l’intégrité du territoire agricole et de reconnaître le patrimoine foncier agricole comme richesse naturelle. Il faudrait que les actions viennent avec les intentions. »

Protéger la villégiature

Le premier vice-président, qui est également producteur agricole, voit dans ce projet de loi des contradictions.

Il ne comprend pas, par exemple, que cette réforme prévoie des « protections pour les zones de villégiature », mais qu’elle ignore, « de toute évidence », les impacts des projets miniers sur la santé économique des fermes québécoises.

« Il faut préciser une donnée, insiste-t il. Les mines n’ont qu’une durée de vie de 20-25 ans. Quand elles fermeront, il ne restera plus rien. Il faudra y penser à deux fois avant de leur céder du terrain au détriment de l’agriculture. »

Pierre Lemieux croit cependant que tout n’est pas encore joué. Il aimerait voir la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) occuper un plus grand rôle quand viendra le temps d’émettre des autorisations aux minières.