Environnement 2 septembre 2014

L’agriculture pourrait faire partie de l’après-Kyoto

db8e29736dc751ce7dfed48229f6de46

L’agriculture et la foresterie devraient faire partie d’un accord global et contraignant de réduction des gaz à effet de serre (GES), qui devrait être négocié d’ici 2015.

Les représentants des pays étaient réunis à Durban, en Afrique du Sud, pour trouver une façon de prolonger l’accord de Kyoto, qui arrive à échéance en 2012. Un compromis a été négocié, à l’arraché, dans les derniers jours de la conférence des Nations Unies sur le climat, qui s’est déroulée du 28 novembre au 11 décembre 2011.

Il s’agit toutefois pour l’instant d’un accord de principe, d’une feuille de route, et tous les détails doivent encore être négociés. Le retrait du Canada du protocole de Kyoto, dans les jours suivant la conférence de Durban, a par ailleurs jeté une douche froide sur l’espoir d’un consensus rapide. C’est tout de même la première fois que des pays émergents comme la Chine et l’Inde acceptent de s’engager dans une discussion qui doit mener à une réduction obligatoire des GES d’ici la fin de la décennie.

Sécurité alimentaire et réchauffement

Le lien entre sécurité alimentaire et réchauffement climatique commence à faire son chemin à l’échelle de la planète. Un nouveau dialogue sur l’agriculture sera en effet mis en place afin de développer les bonnes pratiques et les transferts technologiques qui permettent à la fois une réduction des GES et une adaptation aux changements climatiques. « L’accord de Durban ouvre la voie à un programme de travail pour réduire les émissions et favoriser l’adaptation à l’évolution du climat pour garantir la sécurité alimentaire. Un accord sur l’agriculture était recherché depuis plusieurs années. Son obtention est une avancée pour le climat, et notamment pour les pays les moins développés dans lesquels l’agriculture est synonyme de survie », a déclaré la ministre de l’Écologie de France, Nathalie Kosciusko-Morizet, au retour de la conférence des Nations Unies.

L’accord de Durban consacre aussi le « mécanisme du développement propre », qui permet à l’agriculture et à la foresterie de faire reconnaître des crédits de carbone. Les normes qui encadrent ces crédits seront révisées tous les cinq ans. Les gouvernements se sont également entendus pour mettre en place une bourse du carbone permettant aux pays développés d’atteindre leurs objectifs de réduction en achetant ces crédits.

Rappelons que le but ultime de tous ces efforts consiste à limiter le réchauffement climatique mondial à 2 °C ou moins. Or, si la tendance actuelle se poursuit, c’est à un réchauffement estimé à 3,5 °C que l’on assistera avant la fin du siècle, ce qui serait dévastateur pour la production agricole mondiale et pour plusieurs forêts.