Économie 15 décembre 2020

La canneberge prend du poids dans l’économie du Québec

Les cannebergières du Québec pourraient bien tirer profit des bouleversements climatiques qui compliquent la culture du petit fruit rouge chez leurs concurrents américains du Massachusetts et du Wisconsin, qui en sont les plus importants producteurs.

« Il y a déjà des impacts du réchauffement dans ces régions, explique Vincent Godin, président de l’Association des producteurs de canneberges du Québec (APCQ). Les températures de plus en plus élevées affectent la qualité des fruits et augmentent les risques de pourriture. Ça devient de plus en plus difficile de produire dans ces régions. »

Ce n’est toutefois pas demain que les Américains vont perdre le titre de premiers producteurs de canneberges, eux qui sont à l’origine de 63 % de la production mondiale. Le Canada est bon deuxième avec 32 %, dont 26 % au Québec, principalement dans la région du Centre-du-Québec, où se concentre 89 % de la production de la province.

Et la culture de la canneberge continue sa progression au Québec, comme le confirme un nouveau portrait dressé par la firme Deloitte pour le compte de l’APCQ en se basant sur les données de production de 2019. Parmi les 81 producteurs québécois, 59 ont participé à l’étude ainsi que les 4 transformateurs de la province.

Le bio en hausse

Entre le portrait de 2015 et celui de 2019, les rendements sont passés de quelque 24 000 livres (lb) à l’acre à 27 000 dans la production conventionnelle de canneberges. Quant à celle sous régie biologique, qui représente presque 40 % de la production au Québec, elle a le vent en poupe, ayant augmenté de 124 % au cours de cette période. Les rendements y sont également en hausse de 5,7 % avec 18 500 lb à l’acre.

« Le Québec est LE leader mondial en production de canneberges bio », précise Vincent Godin. 

À ce chapitre, il y a peu de chances que le Québec se fasse damer le pion par les producteurs américains. « À cause de la pression des insectes ravageurs et des mauvaises herbes, la culture bio est quasi impossible aux États-Unis », dit-il. 

Si le Québec exporte 55 millions de lb de canneberges par année, la très grande partie de cette production, soit 184 000 millions de lb (72 %) est transformée ici, ce qui en ferait le premier transformateur de ce fruit au monde, estiment les auteurs de l’étude.