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En acériculture, les années se suivent et ne se ressemblent pas. La saison 2022 en a indéniablement été une d’exception, celle de tous les records. Bien qu’il existe certaines disparités régionales, dans l’ensemble, les producteurs se disent très satisfaits. Bilan d’un temps des sucres qui passera à l’histoire.
Après une année de plus faible rendement en 2021, la récolte du printemps dernier a de quoi réjouir tous les acteurs de l’industrie. Avec une production qui dépasse les 211 millions de livres et une moyenne de 4,26 livres à l’entaille, les érablières ont fonctionné à plein régime. Tant en ce qui a trait au nombre de jours de coulée qu’à la quantité et à la qualité du sirop, 2022 a réservé à la plupart de belles surprises.
« On n’a jamais vu des érablières produire à ce niveau-là, affirme d’entrée de jeu le président des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), Luc Goulet. On a des producteurs qui se sont rendus à cinq, six et même sept livres à l’entaille. Ces sommets n’ont pas été atteints partout en province, mais le volume a globalement été vraiment intéressant avec une eau plus sucrée que l’an passé. »
Le son de cloche de deux producteurs
Pour Simon Bellegarde, copropriétaire de l’Érablière S. Bellegarde située à Audet, en Estrie, le rendement a effectivement été exceptionnel. « J’ai produit environ 5,1 livres à l’entaille, comparativement à 3,5 en 2021. Il y a eu de très bonnes coulées et mon eau était parfois à 3,4 ou 3,5 degrés Brix. Ça a été super, j’ai une bonne qualité, mais une grosse année de production, c’est aussi de grosses dépenses! »
À Deschambault-Grondines, Manon Brazeau, de La Sucrière, a pour sa part connu une baisse de son volume de sirop avoisinant les 5 % ce printemps par rapport à l’an dernier. « J’ai quand même réussi à faire 160 gallons avec 800 entailles, mais j’ai constaté que le sirop ambré est arrivé rapidement. J’ai également recommencé à recevoir tranquillement les gens dans ma salle à manger de 26 places », dit-elle.
Renflouement de la réserve mondiale
En ce qui concerne la réserve mondiale de sirop d’érable – dont le niveau avait considérablement chuté avant le début de la saison 2022 –, la plus récente récolte a été accueillie avec soulagement. « Ça enlève énormément de pression, indique le président des PPAQ. Le classement sera bientôt fini; on devrait avoir un portrait plus clair alors des inventaires avec les promesses d’achat des transformateurs. »
Cet automne, une tournée des régions aura lieu, permettant, notamment, de livrer des statistiques à jour à propos de la dernière saison. En ce moment, on note une continuité dans les exportations pour la première moitié de 2022, « mais pas aussi marquante que les autres années. On est malgré tout confiants que le secteur se maintienne dans le développement des marchés étrangers », souligne M. Goulet.
La main-d’œuvre, toujours un défi
Autrement, le défi de la main-d’œuvre continue de se poser dans les exploitations. « On le vit un peu partout. C’est un enjeu majeur pour les entreprises qui prennent de l’expansion ou qui font des acquisitions; ça devient un élément décisionnel pour elles, commente le président. La compétition salariale est très forte présentement. On l’a vu avec la COVID-19, et on se trouve en concurrence avec d’autres industries. »