BROSSARD — Une étude québécoise conclut qu’il faut revoir à la hausse les recommandations d’azote dans le maïs pour les champs à haut potentiel, surtout ceux semés avant le 12 mai.

Cette étude menée par Lucie Kablan et portant sur la dose économique optimale d’azote dans le maïs s’est maintenue en octobre 2017 dans le palmarès des articles scientifiques les plus téléchargés du prestigieux Agronomy Journal. En date d’aujourd’hui elle a été téléchargée plus de 400 fois ce qui est supérieur à la moyenne, indique la publication.

L’Agronomy Journal, qui se spécialise dans la diffusion d’ouvrages scientifiques, est très stricte dans sa sélection, assure Mme Kablan. Les résultats et la méthodologie de son étude ont été passés au peigne fin pour s’assurer qu’elle n’était pas biaisée.

Recommandations d’azote

La chercheuse Lucie Kablan spécialisée en grandes cultures pour La Coop fédérée a réalisé ses essais sur 815 parcelles de champs à haut potentiel de la Montérégie. Elle conclut que la dose économique optimale d’azote (DEO) de 170 kg par hectare devrait être revue à la hausse, notamment lors des semis hâtifs. « Quand on sème de façon optimale [c’est-à-dire avant la mi-mai], la plante a tout le temps pour croître et une dose de 170 kg est insuffisante », a révélé Mme Kablan lors d’une conférence au Rendez-vous végétal, le 7 février, à Brossard.

Ses essais ont souligné l’influence prédominante des dates de semis sur la fertilisation. En effet, 100 % des champs semés avant le 12 mai nécessitaient une DEO supérieure à 170 kg, tandis que seulement 55 % des sites semés après le 12 mai nécessitaient une DEO supérieure à 170 kg.

La texture du sol a également une influence, comme l’illustre le tableau suivant :

Rappelons que la DEO est le niveau de fertilisation azotée qui permet au producteur de maximiser le potentiel de sa culture de maïs et qu’au-delà de ce niveau, l’ajout d’azote n’augmenterait pas suffisamment le rendement pour en justifier les coûts.