Des producteurs signalent des rendements de pois en baisse de 50 %. Photo : Archives/TCN

Des producteurs signalent des rendements de pois en baisse de 50 %. Photo : Archives/TCN

Actualités 26 août 2020

Des rendements de pois nettement au-dessous de la moyenne

Caroline Morneau

Journaliste

La récolte de pois destinés à la transformation, qui s’est terminée récemment, a elle aussi subi les contrecoups de la météo. Les producteurs interrogés par La Terre calculent un rendement aux champs à la baisse d’au moins 50 % par rapport à leur moyenne habituelle.

Yvan Michon
Yvan Michon

« D’habitude, je récolte 2,2 tonnes à l’acre, tandis que cette année, c’était environ 0,89 tonne », illustre Yvan Michon, qui cultive le petit pois à La Présentation en Montérégie. « Après avoir semé, on a seulement 60 jours pour récolter, ce qui est très court. Si on tombe dans une période sèche, ça affecte le rendement tout de suite », ajoute-t-il. Même son de cloche du côté de Marcel Mailhot dans Lanaudière, qui attribue les faibles volumes au printemps « terriblement sec ». « J’ai dû faire des choix. Il y a des champs que je n’ai pas irrigués cette année », soutient le producteur de Saint-Alexis.

Le président de la Fédération québécoise des producteurs de fruits et légumes de transformation, Pascal Forest, confirme à La Terre avoir reçu de nombreux commentaires de confrères concernant des volumes très bas de petit pois cette année. Il rappelle que cette plante est très capricieuse et tolère peu la chaleur. « Les épisodes de canicule mélangés à la sécheresse n’ont pas aidé », mentionne-t-il. 

Plus d’importations de pois surgelés

Comme les récoltes aux champs n’ont pas été à la hauteur des attentes cette année et que les inventaires de légumes surgelés et en conserve étaient déjà « très bas » en début de saison en raison de la pandémie, le directeur général des usines de transformation Bonduelle Amériques, Daniel Vielfaure, s’attend à une augmentation des importations de pois surgelés en 2020. En moyenne, il calcule que les rendements aux champs sont d’environ 20 % au-deçà de ce qui était prévu. « On réserve d’abord nos pois pour faire des conserves, puis on prend ce qu’il reste pour faire du surgelé. On priorise les légumes en conserve, parce qu’on préfère éviter d’en importer. Ce sont des contenants qui arrivent fermés et on ne peut pas faire de contrôle qualité », explique-t-il, spécifiant que les légumes surgelés, eux, arrivent en boîtes et sont emballés au Québec.

En ce moment, les volumes de pois en conserve pour 2020 sont donc à 95 % par rapport à ce qui était prévu, tandis que les stocks de pois surgelés sont seulement à 65 %. « On va sans doute compléter avec l’importation. Ça aura aussi une incidence sur les prix qui monteront », précise M. Vielfaure.

En ce qui a trait aux haricots et au maïs, comme la récolte commence, M. Vielfaure juge encore difficile de prévoir les rendements aux champs et l’approvisionnement en usine.