Bio 7 octobre 2020

Plus de produits biologiques locaux sur le marché intérieur

Pour renforcer la chaîne d’approvisionnement du secteur biologique canadien et augmenter la part des produits locaux sur le marché intérieur, une stratégie et un plan de financement seront élaborés par l’organisme Cultivons Biologique Canada (CBC) et soumis au gouvernement fédéral.

Rappelons que les importations de produits biologiques ont été évaluées à 789 M$ en 2019. Les principaux produits biologiques importés comprennent le café, les bananes et les fraises, mais les bleuets, les épinards et les tomates sont aussi importés en grande quantité.

Grâce à une enveloppe fédérale de 640 000 $, sept comités seront mis en place pour étudier les défis de la commercialisation des produits biologiques canadiens sur le marché local dans les différents secteurs de production. La liste n’est pas encore finalisée, toutefois, l’un des comités se penchera sur la chaîne d’approvisionnement des petits fruits et un autre, sur celui de l’orge brassicole. Lors d’une présentation faite aux membres de la Table de développement de la production biologique (TDPB) de l’Union des producteurs agricoles (UPA) le 31 août, CBC a communiqué son désir d’assurer une représentativité régionale au sein des sept comités. Le projet inclura des études de cas dans plusieurs provinces, dont le Québec devrait faire partie.

Bien que des études similaires aient été réalisées au Québec entre 2010 et 2013, les membres de la TDPB accueillent favorablement la nouvelle étude menant à l’élaboration de la stratégie fédérale puisque la réalité du secteur biologique a considérablement changé depuis.

Plan d’investissement

La stratégie proposera au gouvernement, en plus des recommandations établies par les sept comités, un plan d’investissement pour accroître l’approvisionnement biologique local sur le marché canadien. Selon les membres de la TDPB, le gouvernement devrait instaurer en priorité un programme de révision quinquennale des normes biologiques canadiennes et y attacher une enveloppe permanente d’un million de dollars aux cinq ans. La deuxième priorité serait de développer un programme national de partage des coûts de la certification biologique, comme en bénéficient les principaux compétiteurs biologiques sur le marché canadien, les produits américains. Au sud de la frontière, les producteurs biologiques se font rembourser jusqu’à 75 % des coûts de certification avec un maximum de 750 $ par secteur d’activité (production végétale, production animale, transformation, cueillette sauvage).

La troisième priorité viserait la réciprocité des normes de production biologique des aliments importés, particulièrement en ce qui a trait à l’utilisation d’intrants autorisés ou non par les normes biologiques canadiennes. Le gouvernement devrait financer une étude qui évaluerait les différences critiques entre le Régime Bio-Canada et leur application à l’étranger, mais qui évaluerait également le respect rigoureux de ces normes aux frontières.

Sans avancer de montants, l’UPA soutient également que des investissements aux transformateurs faciliteraient l’accès des produits biologiques canadien au marché local. Par exemple, 30 % des installations de Bonduelle sont dédiés à la transformation de légumes biologiques, mais les usines opèrent au maximum de leur capacité. Un appui gouvernemental dédié à la modernisation des infrastructures de l’entreprise est nécessaire, dit l’UPA.

L’agriculture biologique québécoise bénéficierait également d’investissements en recherche et développement puisque la part des gouvernements dans les programmes de soutien tend à diminuer et qu’il s’avère difficile pour le secteur biologique d’aller chercher du financement privé.