Alimentation 28 août 2014

Une « montée de lait» qui provoque des réactions

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Le lait déréglementé serait-il plus cher ou moins cher?

Faut-il abolir les contrôles sur le prix du lait? Cela serait-il vraiment avantageux pour les consommateurs? Et quel impact une telle mesure aurait-elle sur les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les détaillants? Voilà beaucoup de questions pour un « problème » qui n’en serait pas un véritablement, résume la Fédération des producteurs de lait du Québec.

« Nous avons une position neutre dans ce débat-là, mais ça ne signifie pas que nous restons insensibles. En ce qui nous concerne, d’un point de vue de producteurs, le maintien ou non de la réglementation du prix du lait n’aurait pas d’incidence sur nos revenus, pour la simple raison que le prix canadien (pour les producteurs) est fixé par la Commission canadienne du lait en fonction d’un prix cible », explique le porte-parole de la Fédération, François Dumontier.

Mais tout n’est pas aussi simple aux yeux de certains spécialistes qui tentent de s’insérer dans ce débat fort complexe. À la mi-décembre, dans un texte publié par le professeur Sylvain Charlebois, spécialisé en distribution et politiques alimentaires à l’Université de Guelph, en Ontario, s’en est pris à la déréglementation dans une montée de lait qui en a laissé plus d’un sur sa soif.

Selon lui, les Québécois qui boivent leur lait comme ça leur plaît ignorent qu’ils payent leur litre de lait de 15 à 20 % plus cher que dans certaines provinces, ailleurs au pays. L’écart serait encore plus important avec le lait vendu chez nos voisins du Sud. Le professeur, partisan du libéralisme économique, et dont les positions contre la gestion de l’offre sont connues, croit en outre que « le consommateur québécois, dans tout cela, est ni plus ni moins pris en otage ».

Le lait déréglementé serait-il plus cher ou moins cher? On sait que la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) a organisé une conférence préparatoire en décembre pour étudier la possibilité d’abolir la réglementation du prix du lait, et qu’une autre rencontre doit avoir lieu en février sur cette délicate question.