Alimentation 10 juillet 2018

Des paniers de fruits et légumes moches

L’entreprise SecondeVie s’est donné une double mission : lutter contre le gaspillage alimentaire tout en aidant la population à mieux s’alimenter à coût raisonnable. Sa solution : offrir des paniers de fruits et légumes moches aux consommateurs.

Un volume important de fruits et légumes sont déclassés parce qu’ils présentent des imperfections. Depuis quelques années, ces aliments que l’on dit moches ont fait leur entrée dans les épiceries. SecondeVie a plutôt choisi de les vendre en ligne et de les offrir directement aux consommateurs en formule d’abonnement hebdomadaire ou bimensuel.

Fondée il y a un peu plus de deux ans, l’entreprise connaît une forte croissance du nombre de ses abonnés. « Au mois d’avril, nous avons distribué plus de 4 000 paniers. Cela représente presque 20 tonnes de fruits et légumes distribuées mensuellement », explique un des cofondateurs, Thibault Martelain, qui espère doubler ce volume d’ici la fin de l’année 2018.

« Depuis le début, les consommateurs ont été très réceptifs à nos produits, car c’est un service qui s’inscrit dans les nouvelles tendances de consommation. D’autre part, nos produits sont offerts avec un rabais de 20 % et 25 %, ce qui nous permet de remplir un des volets de notre mission, qui est de donner la possibilité aux citoyens de bien manger sans se ruiner », ajoute M. Martelain.

SecondeVie distribue ses paniers par l’intermédiaire d’un réseau de 60 points de chute qui se concentrent pour le moment dans la grande région de Montréal. Un territoire qui s’étend rapidement. « Nous ouvrons plus de 10 nouveaux points de chute par mois et ce rythme va s’accélérer à partir du mois d’août. Nous explorons aussi la possibilité de faire la livraison à domicile d’ici quelques mois », précise le dirigeant.

Le prix des paniers varie de 11 $ à 24,50 $ selon le format de 1 à 4 personnes. SecondeVie offre également des paniers bio vendus entre 22 $ et 46 $.
L’entreprise travaille en partenariat avec quelques producteurs et distributeurs pour les produits locaux. « Nous développons de fortes relations avec nos fournisseurs. C’est important pour nous de construire un système logistique qui pourra soutenir notre croissance », dit M. Martelain.

Pour les produits internationaux, elle fait aussi affaire avec des grossistes/importateurs afin de récupérer les déclassés et les surplus. De cette façon, elle s’assure d’un approvisionnement stable bien que la disponibilité de certains produits varie selon les récoltes.

Une gamme élargie de produits
En plus des fruits et légumes, SecondeVie se lance dans la distribution de produits secs. Elle offre depuis peu du pain produit dans une boulangerie qui aide des jeunes à se réinsérer sur le marché du travail. D’autres aliments vont s’ajouter au cours des prochains mois, notamment des pâtes alimentaires, une plus grande variété de pains, des conserves, etc. Ils seront vendus au rabais en raison de leur date de péremption rapprochée ou de leur emballage présentant des défauts, explique Thibault Martelain, cofondateur de l’entreprise avec Quentin Dumoulin.

Sylvie Lemieux, collaboration spéciale