Alimentation 12 novembre 2018

Mythes et vertus de l’ail

Plusieurs rumeurs circulent sur l’ail, notamment sur sa forte odeur et son goût prononcé. On dit que sa consommation donnerait une mauvaise haleine, mais permettrait de prévenir certaines maladies comme le cancer et même de lutter contre elles. Qu’en est-il vraiment ? 

Superaliment

« C’est impressionnant de voir que dans une si petite portion d’aliment, on retrouve autant de nutriments », explique la nutritionniste Julie DesGroseilliers. Une gousse d’ail de 4 g comble de 1 à 3 % des besoins quotidiens en vitamine C et B6, en cuivre, en manganèse et en sélénium. Cela paraît peu, mais évaluée sur une portion de 100 g comme le sont les fruits et les légumes, sa consommation comblerait de 25 à 75 % des besoins quotidiens de ces nutriments. Impressionnant, non ?

Prévention et lutte contre les maladies

De nombreuses études démontrent aujourd’hui les bienfaits de l’ail : réduction du taux de cholestérol et de la pression artérielle, propriétés antimicrobiennes et anticancéreuses, notamment sur les cancers colorectaux et de l’estomac. En cuisine, l’ail confère tellement de saveur aux plats qu’il permet de réduire l’ajout de sel, ce qui est aussi bon pour la pression artérielle et pour la santé du cœur, souligne pour sa part Mme DesGroseilliers. 

Les études ne s’entendent cependant pas sur les quantités d’ail qui doivent être consommées pour obtenir ces bienfaits ni sur la forme (cru ou cuit) à privilégier, a expliqué la diététicienne de la Société suisse de nutrition Muriel Jaquet au site planetesante.ch.

Cependant, certaines recommandent de consommer une ou deux gousses par jour, crues ou légèrement cuites, fraîchement écrasées ou coupées, incluant le germe, parce qu’il contient aussi de ces molécules bénéfiques. Attention, rappelle cependant Mme DesGroseilliers, il n’y a aucun aliment qui, à lui seul, a le pouvoir « d’apporter la santé ». C’est l’ensemble des habitudes de vie, incluant une alimentation diversifiée et un mode de vie actif, qui contribue à maximiser le bien-être.

Mauvaise haleine et transpiration odorante

L’ail fait effectivement dégager une certaine odeur au corps humain! Fraîchement coupé ou broyé, il libère de l’allicine, un composé odorant qui lui confère son parfum unique. Dans le processus de digestion, l’allicine donnera naissance à quatre autres composés. Trois d’entre eux prendront en moyenne trois heures avant d’être éliminés par l’organisme, mais le quatrième ne sera évacué qu’au bout de 24 h. « C’est lui qui est responsable de teinter l’haleine parce qu’il est métabolisé si lentement. Et il a la capacité de passer dans la circulation sanguine et de migrer vers les autres organes, comme la peau, les reins et les poumons », soutient la nutritionniste. La molécule ressortira donc par les pores de la peau lorsqu’une personne transpire, et donnera une certaine odeur à l’urine et à l’air évacué par les poumons. « Se brosser les dents ne donne absolument rien parce que l’odeur provient vraiment du plus profond de nous-mêmes », rappelle, amusée, Mme DesGroseilliers.

Cependant, les bienfaits de l’ail « dépassent largement ces désagréments temporaires », explique-t-elle. Pour diminuer l’haleine d’ail, la nutritionniste suggère de boire un verre de lait pendant le repas ou d’ingérer un brin de persil frais après celui-ci, de croquer un grain de café ou de sucer un clou de girofle (pour les plus courageux).