Alimentation 27 août 2014

Du sirop d’érable à la Maison-Blanche

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Chaudière-Appalaches abrite une ressource naturelle qui fait la fierté de tout le Québec : l’érable à sucre et son nectar.

Les cousins Serge et François Dubois de Saint-Adrien-d’Irlande sont presque nés dans une cabane à sucre.

En fait, leurs pères et leur oncle possédaient en copropriété une érablière d’une vingtaine de milliers d’entailles. Après leurs études, les cousins se sont retrouvés sur le marché du travail, Serge, en génie électrique, et François, en comptabilité, avant de prendre la décision de se lancer en acériculture.

En 2007, ils ont fondé leur entreprise Biodélices avec le but d’offrir des produits de l’érable certifiés biologiques et de mettre en marché la meilleure qualité possible. « François, un autre cousin et moi, nous avons acheté l’érablière de nos parents. En plus, nous achetons le sirop d’érable de plusieurs acériculteurs certifiés biologiques », de mentionner Serge.

En fait, ils offrent une prime aux producteurs pour tout le sirop retenu par eux et, le reste, ils s’occupent de l’acheminer à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec. « Nous avons maintenant une liste d’attente de producteurs qui veulent nous vendre leur sirop », précise Serge. Nos transformateurs recherchent avant tout le meilleur goût. Le contenu d’un baril de sirop n’est jamais mélangé avec un autre, que ce soit pour l’embouteillage ou pour la fabrication de beurre et de sucre granulé.

Développement de marché

Leurs produits sont disponibles dans 250 points de vente au Québec, grâce à des présentoirs qui sont fabriqués en bois d’érable. Biodélices rayonne aussi à l’international. Ses produits se retrouvent au Japon dans des chaînes d’épicerie de produits biologiques de même qu’aux États-Unis, où le réseau de supermarchés Whole Foods Market leur réserve une place de choix.
De plus, l’entreprise thetfordoise offre des emballages cadeaux pour les entreprises et les gouvernements. « Le service du protocole du gouvernement du Canada donne nos produits à différents dignitaires », mentionne Serge. Ainsi, l’ancien président de la France, Nicolas Sarkosy, a reçu des mains de Stephen Harper les produits d’érable des cousins Dubois, tout comme Barack Obama.

Pour réussir à placer ses produits partout, Serge effectue trois voyages par année. À Washington, lors d’une exposition alimentaire, il a fait la rencontre de Guy Mitchell, le chef cuisinier de la Maison Blanche. « Il connaissait le sirop d’érable mais il m’a dit qu’il n’en avait jamais goûté un aussi bon ». Leur sirop se retrouve maintenant chez les Obama et même à bord de l’avion Air Force One.

Les Dubois sont convaincus du potentiel de développement des produits acéricoles et ont constaté que peu de gens à l’étranger connaissent le produit. « J’étais dans une exposition à Nuremberg en Allemagne et sept personnes sur dix n’avaient jamais goûté ou entendu parler du sirop d’érable et presque tous trouvent ça très bon », explique toujours Serge.

Bonne année

Selon Guy Dupuis de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, 2012 s’est avérée une bonne année pour la récolte du précieux sirop alors que l’on s’attend à classer environ 87 millions de livres de sirop, soit approximativement le même volume que l’an dernier. Ce chiffre exclu cependant les ventes à la ferme ou en petit contenant sur les marchés de détails. Les producteurs québécois réalisent environ 71 % de toute la production acéricole mondiale.