Alimentation 18 janvier 2017

Les dépanneurs chinois menacent de ne plus vendre de lait

Les dépanneurs pourraient bientôt ne plus vendre de lait. Passer au dépanneur en fin de soirée pour acheter un litre de lait, un geste banal qui fait aujourd’hui partie des mœurs, pourrait devenir carrément impossible.

L’Association des dépanneurs chinois du Québec, qui regroupe près d’un millier d’établissements partout en province, vient de lancer un avertissement. Les maigres profits et surtout la décision de grandes laiteries de ne plus reprendre les invendus pourraient forcer ses membres à retirer le lait de leurs comptoirs.

« Les dépanneurs pourraient ne plus pouvoir offrir de lait à leurs clients », reconnaît le président de l’Association, Shaoqiang Huang.

À la surprise des intervenants du milieu, c’est la première fois que cette association se faisait entendre devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec peu avant Noël. Chaque année, cet organisme fixe les prix du lait de consommation. Bonne nouvelle malgré tout, la Régie ne décrète aucune augmentation des prix aux consommateurs en 2017, du moins pour l’instant.

Plus connue, l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ) convient que les profits de ses membres sur le litre de lait sont faméliques. Le président-directeur général Florent Gravel dénonce pour sa part la mainmise des industriels sur les hausses accordées ces 10 dernières années par la Régie. Il doit d’ailleurs déposer un rapport d’ici quelques jours afin d’appuyer ses prétentions.

« Les laiteries ont pris 100 % et quelques fois légèrement plus que ce que la Régie accordait », a-t-il confié, pour expliquer le mécontentement de ses membres. Il rappelle la lutte épique qu’il a menée en 2010 alors que les petits dépanneurs « passaient pour des voleurs » en vendant pourtant le lait au prix coûtant. Le PDG espère que la Régie va statuer cette année en faveur d’un partage d’une hausse de prix entre détaillants et industriels.

Depuis mai dernier, les grandes laiteries ne reprennent plus les invendus. La coopérative Agropur refuse de commenter publiquement cette pratique. À Parmalat, une porte-parole a confirmé la nouvelle, ajoutant qu’il y avait matière à précision.