Actualités 24 février 2023

À l’école comme dans la vie

Pour bien expliquer, il faut d’abord comprendre de quoi on parle. C’est la compétence que les finissants du programme de technique de génie agromécanique de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), campus de Saint-Hyacinthe, ont pu développer lors de l’activité annuelle de comparaison de technologies agricoles, tenue à la fin de l’automne dernier. Les 10 finissants du programme ont même fait plus que comparer des technologies; ils en ont créé une.

« Les étudiants étaient responsables de toute l’opération », explique Alexandre Bakaras, enseignant à l’ITAQ dont le rôle consiste à encadrer les étudiants, en se gardant bien de faire le travail à leur place. « Ce sont eux qui choisissent la technologie à comparer, qui se donnent un objectif et qui déploient les efforts pour l’atteindre », ajoute l’enseignant, manifestement fier de ses finissants. 

L’objectif de cette année consistait à comparer deux fourragères et à en expliquer les particularités et le fonctionnement à une clientèle cible qu’incarnaient, pour l’occasion, les autres étudiants de l’ITAQ, les enseignants et même des membres de la direction. « Notre rôle ne consistait pas à dire si une technologie est meilleure qu’une autre », insiste David Brunelle, un des membres de l’équipe. « Notre travail était d’expliquer ce qui différenciait les deux fourragères pour permettre au client potentiel de faire un choix éclairé », souligne le finissant qui se dirige vers le programme de génie agroenvironnemental de l’Université Laval, l’automne prochain. 

L’objectif du cours dépasse la seule présentation d’une technologie, précise Alexandre Bakaras. L’idée consiste à organiser une activité de formation et d’information, de A à Z. « Au-delà des experts du contenu, une partie des finissants s’occupent de la promotion. Ce sont eux qui envoyaient les invitations, par exemple », illustre l’enseignant. « Un autre groupe s’occupait de l’organisation et du déroulement de l’activité. Ça, ça veut dire de prévoir la sonorisation, les supports logistiques et ainsi de suite », précise-t-il. « C’est le genre de travail qu’on pourrait faire chez les équipementiers pour présenter les produits aux clients et expliquer leur fonctionnement », ajoute David Brunelle.

Les finissants du programme de technique de génie agromécanique, lors de l’activité de comparaison de machinerie agricole, en novembre dernier. Photos : Gracieuseté de l’ITAQ

Créer un robot

Les 10 finissants ont par ailleurs dû mettre la main à la pâte deux fois plutôt qu’une. En plus de comparer des technologies, ils devaient concevoir, fabriquer et programmer un robot autonome destiné au travail au champ. « La classe a décidé de fabriquer un robot qui ferait de l’ensemencement à la volée de cultures intercalaires », explique David Brunelle. Le robot fait environ 3 à 4 pieds de long, par 36 pouces de large. La distribution de semences se fait à l’aide d’un épandeur à engrais manuel, comme ceux que nous possédons à la maison. Le robot possède deux roues motrices alimentées par trois batteries qui lui fournissent les 24 volts nécessaires à son fonctionnement. « Le robot possède environ une journée d’autonomie », souligne l’étudiant qui a passé un temps considérable à sa programmation. « La limite du robot tient surtout à la charge de semences qu’on peut y mettre, indique le finissant. On ne peut pas installer une trémie trop grosse parce que ça deviendrait lourd et le robot risquerait de caler dans le champ. »

Même s’il s’agit d’un projet académique, Alexandre Bakaras admet que le résultat est impressionnant. « L’objectif initial, ce n’est pas de faire des prototypes, mais là, le résultat est tellement bon que je me pose de sérieuses questions. Je me demande si on ne devrait pas le garder pour nos besoins à nous », reconnaît l’enseignant. S’il impressionne, le robot inspire manifestement aussi ses créateurs. « C’est le genre de projet qui permet de développer nos habiletés et qui aide au travail à la ferme où on fabrique souvent des machines nous-mêmes », explique David Brunelle. « C’est un projet que j’aimerais poursuivre à l’université. J’ai plusieurs idées en tête, des robots qui s’appliqueraient un peu plus au maraîcher, parce que c’est le domaine de la ferme familiale », conclut l’étudiant.