Bio 6 mars 2020

Les Fermiers de famille à bord de la CAPÉ

SAINT-HYACINTHE — C’est fait! Le Réseau des fermiers de famille, qui était géré par Équiterre depuis près de 25 ans, est passé sous la gouverne de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ).

« On s’est donné l’objectif que le Réseau parte de chez Équiterre et atterrisse à la CAPÉ sans vagues et sans cassure. Le Réseau va demeurer le même. La seule révolution, c’est qu’en tombant dans une coopérative de producteurs, ça va lui donner une couleur plus régionale », anticipe Robin Fortin, le président ­sortant de la CAPÉ.

Ce dernier précise qu’auparavant, les fermiers membres du Réseau ne cherchaient pas vraiment à s’y impliquer, puisque tout était décidé dans les bureaux d’Équiterre, à Montréal. Et le concept fonctionnait bien. En entrevue à La Terre, Robin Fortin affirme qu’il est temps désormais de rapprocher le Réseau des producteurs et de mieux le promouvoir dans les régions.

Il cite en exemple un groupe de petites fermes maraîchères biologiques de ­l’Estrie qui ont déjà le projet de créer des vidéos et des outils promotionnels ­mettant en vedette les fermiers locaux du Réseau.

La CAPÉ se donne également l’objectif d’augmenter le nombre de fermiers de famille. « Il faut aller chercher les rébarbatifs, les fermes qui font leur petite affaire de leur bord et leur montrer les avantages d’être membre du Réseau et d’être certifié bio », dit M. Fortin, en marge de l’assemblée générale annuelle de la CAPÉ le 24 février, à Saint-Hyacinthe.

Pas de tout repos 

Rappelons que le Réseau des fermiers de famille regroupe des fermes de petite taille qui offrent pour la plupart des paniers de fruits et de légumes biologiques directement aux consommateurs. En raison d’un détail technique du gouvernement fédéral associé au statut d’organisme de bienfaisance, Équiterre a dû se détacher de son réseau de fermiers. La CAPÉ devenait l’organisme tout désigné pour prendre le Réseau sous son aile, mais non sans efforts.

« La Coopérative avait déjà beaucoup de projets et de comités et on avait une comptabilité extrêmement complexe. Il a fallu solidifier notre système comptable. Il n’y a jamais d’argent en agriculture. C’est toujours un peu compliqué. Alors tout ça a nécessité beaucoup d’implication de l’exécutif. Et en même temps, on a chacun nos propres entreprises. Là, on est solides, mais ça use », dit M. Fortin, qui quitte d’ailleurs son poste de président. Dans cette transition, la CAPÉ a été aidée par PME Montréal, un organisme spécialisé en réorganisation d’entreprises. L’identité du prochain président de la CAPÉ sera connue dans les prochaines semaines.