International 28 février 2020

Un temps pour travailler et un autre pour se reposer en Afrique

Copropriétaire d’une érablière à Magog, en Estrie, France Demers fait partie des 16 Québécoises à avoir participé en janvier à une mission de deux semaines au Sénégal, la première d’une telle envergure issue d’un partenariat entre UPA Développement international (UPA DI) et les Agricultrices du Québec.

France Demers dit avoir appris une bonne leçon de vie au cours de son séjour africain. « Là-bas, il n’y a pas d’électricité partout et beaucoup d’agriculteurs fonctionnent grâce à des panneaux solaires. Quand le soleil se couche, c’est le temps d’arrêter pour de bon. Il y a un temps pour travailler et un temps pour se reposer, un point c’est tout. Au Québec, on a tendance à ne jamais arrêter. »

Le voyage a permis aux Québécoises de comprendre un peu mieux la réalité des Sénégalaises, et vice versa, à travers un parcours de 4 500 km les ayant menées de Dakar à Saint-Louis, en passant notamment par Thiès, Kaolack et Diourbel. Du 11 au 26 janvier, elles ont pu parler à des élus locaux et à des membres de regroupements spécialisés, en plus de faire la connaissance de producteurs et d’éleveurs qui se battent au quotidien pour assurer la subsistance de leur famille.

« J’ai été surprise par leur volonté de réussir. Ce sont des gens fiers », témoigne Vicky Robichaud, copropriétaire d’une ferme de grandes cultures et d’élevage de chevaux à l’Épiphanie, dans Lanaudière. « Même si j’avais l’impression de retourner 100 ans en arrière en prenant connaissance de leurs méthodes de travail, je les ai trouvés très débrouillards. »

Des cultures inspirantes

Malgré les méthodes de travail parfois archaïques du Sénégal, certaines participantes à la mission ont été impressionnées par des procédés ou des cultures qu’elles songent à explorer au Québec. Isabelle Bélanger, agronome et copropriétaire d’une ferme laitière à Saint-Pamphile, dans Chaudière-Appalaches, s’est dite surprise de constater que l’arachide pousse dans le sol et se cultive comme la pomme de terre. « Je pensais que c’était un arbuste », lance-t-elle, amusée. « Je ne sais pas si l’arachide pousse au Québec, ce serait à voir. »

Elle a également remarqué que des plantes herbacées étaient servies comme fourrage aux vaches. « Elles font trois mètres de haut et se reproduisent par boutures et non par semis. Ce serait très intéressant de voir si on peut s’en procurer ici. »

La présidente des Agricultrices du Québec, Jeannine Messier, s’est quant à elle dite intéressée par la culture du mil, une céréale qui supporte les grandes périodes de sécheresse. « C’est certain que j’ai été impressionnée par leur capacité à faire pousser des aliments, malgré la grande sécheresse qui règne au Sénégal. Ça n’a absolument rien à voir avec notre réalité à nous », indique cette propriétaire d’une ferme maraîchère de Saint-Pie, en Montérégie.