SAINT-HYACINTHE — Depuis leurs débuts en 2007, Les Moulins de Soulanges ont donné 1 M$ en prime aux producteurs de blé québécois qui cultivent de façon raisonnée, c’est-à-dire qui minimisent l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques. Cette formule repose sur un contrat signé avant la récolte à un prix prédéterminé. Voilà une option supplémentaire pour le producteur de céréales qui veut diversifier son risque ou sa production.

« On donne le prix de base du marché plus une prime de 15 $ la tonne si le producteur n’utilise pas d’herbicide et 15 $ la tonne de plus s’il n’utilise pas de fongicide. Ce que j’aime, c’est qu’on va chercher des producteurs conventionnels, ceux qui ne sont pas convaincus [de cesser d’utiliser des pesticides], et on les amène ailleurs, tout en leur offrant un confort de productivité », a indiqué Élisabeth Vachon lors du Salon de l’agriculture de Saint-Hyacinthe, le 16 janvier. Mme Vachon est coordonnatrice du programme d’agriculture raisonnée aux Moulins de Soulanges.

Lorsqu’on demande à la coordonnatrice agronomique de l’entreprise, Sylvie-Anne Giroux-Tremblay, si le prix offert est toujours avantageux, elle répond : « Ça dépend des années et des régions, car il y a des meuneries qui vont également offrir de bons prix pour le blé animal. » Elle ajoute cependant : « Mais l’avantage avec nous, c’est aussi le soutien. On fait beaucoup de recherche et développement pour suggérer les bons cultivars et pour permettre aux producteurs d’avoir de meilleurs rendements sans employer de pesticides. »

Précisons que l’agriculture raisonnée est une démarche environnementale, et non une certification. Pour être admissible au programme, il suffit de montrer qu’on fait un effort pour diminuer son utilisation de pesticides.

Objectif : 50 000 tonnes

La croissance des Moulins de Soulanges se poursuit, et l’entreprise a maintenant besoin de 50 000 tonnes de blé, soit presque la moitié de toute la production de blé québécois de consommation humaine. « Avec l’augmentation des ventes, nos besoins doublent. On passe de 25 000 à 50 000 tonnes. Notre directeur estime qu’on aura besoin de 100 000 tonnes dans cinq ans. On verra, mais pour l’instant, on court après le blé comme ce n’est pas possible! » dit Élisabeth Vachon.